C'était en septembre 2010, à Stockholm. Devant une salle bondée, deux cégépiens de Québec ont reçu des mains de la princesse Victoria de Suède le premier prix du Stockholm Junior Water Prize. Leur exploit? Ils ont découvert trois souches bactériennes capables de dégrader le polystyrène.

Danny Luong et Alexandre Allard ne se doutaient pas que leurs travaux allaient les conduire aussi loin. Habitués des expo-sciences, ils avaient pourtant accumulé les succès au fil des années. Cette fois, par contre, le problème auquel ils s'attaquaient était d'importance: celui de l'accumulation de polystyrène dans les dépotoirs et les eaux de la planète.

Pour éliminer ce plastique de façon écologique, les deux jeunes chercheurs ont travaillé à identifier des bactéries susceptibles de le dégrader. Comme tout ce qui vit a besoin de carbone et que le polystyrène en est rempli, ils ont pensé forcer à se nourrir de ce plastique des millions de bactéries contenues dans de la terre. De toutes ces bactéries, seules celles qui pouvaient s'attaquer au polystyrène ont survécu. Les deux jeunes chercheurs les ont isolées puis identifiées. Une stratégie payante, puisque par leurs travaux, Danny et Alexandre ont découvert trois véritables armes de biodégradation de la styromousse, trois souches bactériennes capables de dégrader 70% du polystyrène en l'espace de deux semaines.

L'amitié qui a conduit Danny et Alexandre dans leurs expériences les transporte aujourd'hui à Montréal, où ils partagent un appartement. Tous deux se voient déjà à la tête d'un laboratoire, s'attardant même à des recherches communes. Mais pour y arriver, ils emprunteront des chemins différents, Danny Luong ayant choisi la biologie cellulaire et Alexandre Allard, la médecine.