Montréal a au moins une équipe professionnelle de hockey championne: les Stars, encore une fois couronnées le week-end dernier, à Niagara Falls, en finale de la Coupe Clarkson emblématique du championnat de la Ligue canadienne de hockey féminin. L'équipe, menée par la capitaine Lisa-Marie Breton-Lebreux et par sa vedette Caroline Ouellette, a remporté trois championnats en quatre ans malgré des ressources très limitées et un soutien encore timide des commanditaires et des médias. C'est autant pour souligner leurs exploits sportifs que leur persévérance que les Stars sont nommées Personnalités de la semaine par La Presse et Radio-Canada.

Quelle équipe de hockey montréalaise peut se targuer d'avoir dans sa formation plusieurs médaillées d'or olympiques, d'accumuler les championnats et de remporter la plupart de ses matchs? Les Stars, bien sûr, notre équipe de la Ligue canadienne de hockey féminin (CWHL).

Malgré ses exploits et la qualité de ses joueuses, l'équipe reste méconnue. «Le hockey féminin n'est certainement pas reconnu à sa juste valeur, mais j'ai l'impression que nous progressons régulièrement chaque saison», explique Caroline Ouellette, triple médaillée d'or olympique, qui a encore été la joueuse par excellence du dernier championnat de la Coupe Clarkson, le week-end dernier, à Niagara Falls.

«Nous avons eu de bonnes foules cette saison, à l'occasion notamment de notre match-bénéfice pour la recherche sur le cancer du sein. Le défi est surtout d'attirer les gens une première fois; quand ils ont vu un match, les spectateurs reviennent souvent.»

Sur un plan plus personnel, Ouellette estime que les Stars lui ont justement permis de demeurer une «star» du hockey féminin et de poursuivre sa carrière à l'international. «Il y a plusieurs filles des équipes nationales canadiennes ou américaines [les deux meilleures, qui ont remporté tous les titres mondiaux et olympiques], explique-t-elle.

«Le niveau de jeu progresse chaque année et nous avons développé de belles rivalités avec les équipes de Boston ou de Toronto. Nous pouvons ainsi rester en forme, jouer du hockey de fort calibre et être prêtes quand arrivent les camps de sélection et les grandes compétitions.»

Une famille

Avec les années, malgré ses ressources très limitées, l'équipe a pu se donner une structure sérieuse, avec une équipe d'entraîneurs, une gérante, des joueuses de grand talent. Les Stars sont devenues une référence et les meilleures joueuses universitaires sont heureuses d'y poursuivre leur carrière afin de rester, comme Ouellette, dans le collimateur des dirigeants de l'équipe nationale.

«Nous sommes aussi bien plus qu'une équipe de hockey», insiste la capitaine Lisa-Marie Breton-Lebreux, «âme» des Stars, qui se démène depuis des années pour la cause du hockey féminin. «Nous sommes devenues une grande famille. Les filles sont souvent ensemble, même hors de la patinoire, et l'esprit d'équipe est très fort. Nos proches, nos amis sont aussi très présents et nous avons vraiment beaucoup de plaisir.»

L'équipe, comme toutes les formations de la CWHL, est engagée dans la lutte contre le cancer du sein et dans d'autres activités caritatives. «Nous avons des gens de notre entourage qui ont été touchés par la maladie et c'est très important pour nous de faire notre part chaque année. Le match-bénéfice a encore été un grand succès cette année.»

Pour la saison 2013-2014, les Stars risquent d'être privées de leurs olympiennes, qui seront parties préparer les Jeux de Sotchi avec le programme national. Mais Lisa-Marie Breton-Lebreux n'est pas inquiète.

«Nous avons déjà obtenu l'engagement d'excellentes étudiantes en dernière année, Ann-Sophie Bettez, de McGill [joueuse par excellence au Canada la saison dernière], par exemple. D'autres filles sont prêtes à prendre la place, comme notre gardienne Jenny Lavigne l'a fait cette saison après être restée longtemps dans l'ombre de Kim St-Pierre ou de Charline Labonté.»

Les Stars ont donc un bel avenir et il ne tient qu'au public de les accompagner dans leur belle aventure.