(Ottawa) Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, affirme qu’il n’a exercé aucune pression politique indue sur l’agence fédérale indépendante qui réglemente le prix des médicaments brevetés dans ses efforts pour réduire les coûts des médicaments.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de santé, Don Davies, accuse le ministre d’avoir interrompu la mise en œuvre d’une nouvelle règle visant à réduire le coût des médicaments à la demande de compagnies pharmaceutiques réfractaires à un tel changement.

Le nouveau règlement est entré en vigueur en juillet et doit mener le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) à comparer les prix des médicaments canadiens à ceux d’un plus grand nombre de pays dans une situation similaire.

Le CEPMB menait des consultations sur les détails plus fins associés à la règle en novembre lorsque M. Duclos a écrit à son président par intérim et a suggéré que le processus de consultation soit suspendu pour donner aux compagnies pharmaceutiques, aux groupes de patients, aux ministres provinciaux et à lui-même plus de temps pour comprendre les changements.

L’un des membres du conseil d’administration de l’organisme a démissionné peu de temps après, affirmant que M. Duclos avait sapé l’indépendance du conseil.

M. Duclos dit que même si la loi l’obligeait à donner son avis sur le processus de consultation, la décision de suspendre l’application de la nouvelle règle revenait en fin de compte au CEPMB.

M. Davies soutient que le ministre se tient aux côtés d’une industrie pharmaceutique qui s’est farouchement opposée aux nouvelles règles, plutôt que d’appuyer les Canadiens qui ont besoin d’avoir accès à des médicaments abordables.

Le Canada est le troisième pays ayant les prix les plus élevés pour les médicaments, derrière seulement les États-Unis et la Suisse.