(Montréal) Alors qu’il cherche toujours à régler les profonds problèmes entourant son examen d’accès à la profession, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) annonce de nouvelles mesures d’assouplissement.

Parmi les aménagements dévoilés par voie de communiqué mercredi, l’OIIQ permettra à nouveau aux candidates à la profession infirmière (CEPI) de passer leur tour lors de la prochaine séance prévue en septembre.

Celles qui choisiront de ne pas s’inscrire à l’examen ne seront pas pénalisées par l’ajout d’un échec à leur dossier.

Ce même choix avait été offert aux CEPI lors de la plus récente séance d’évaluation en mars dernier. D’après les données obtenues auprès de l’OIIQ, 630 des 2803 candidates convoquées avaient fait l’impasse sur l’examen.

Trois autres mesures sont offertes aux candidates, dont la « possibilité de bénéficier d’une autre tentative à l’examen » pour celles ayant déjà cumulé le nombre maximal de trois échecs ou ayant dépassé le délai prévu.

Pour celles qui vont prendre la décision de tenter leur chance à l’examen cet automne, elles disposeront de plus de temps pour répondre à l’ensemble des questions.

Finalement, dans un geste qui semble surtout justifié par la grave pénurie de main-d’œuvre qui affecte le réseau de la santé, l’OIIQ va maintenir le « droit d’exercice à titre de CEPI aux personnes en situation d’échec définitif ».

Dans son communiqué, l’ordre présente ces assouplissements comme son « plan d’action » pour favoriser la réussite des candidates.

Selon une citation attribuée au président Luc Mathieu, ces gestes ont pour but de démontrer que l’institution « a à cœur de remédier le plus rapidement et efficacement possible aux enjeux soulevés en lien avec le taux de réussite à l’examen ».

Par ailleurs, des outils seront mis à la disposition des personnes qui tenteront leur chance à l’examen. On souhaite les aider à « se familiariser avec la forme, le contenu et le déroulement de l’examen » ainsi qu’à « consolider leurs connaissances », peut-on lire.

Elles auront aussi accès aux thèmes abordés et à la table des spécifications utilisée pour la sélection des questions.

Afin de bien accompagner les candidates, l’OIIQ dit s’être assuré la collaboration de la Direction nationale des soins et services infirmiers et des directions de soins infirmiers (DSI).

La tempête entourant l’examen d’admission de l’OIIQ a débuté à l’automne 2022 quand on a annoncé un taux de réussite anormalement faible de 51,4 % au premier essai. Lors de l’épreuve suivante, en mars 2023, le taux de réussite au premier essai était légèrement plus élevé à 53,8 %.

Une enquête du commissaire à l’admission aux professions a révélé de graves lacunes dans la méthodologie de l’examen. Le commissaire a ouvertement remis en doute la validité et la fiabilité de l’outil.

En réaction, l’OIIQ a entrepris des démarches pour adopter l’examen national américain connu sous le nom de NCLEX-RN. Un examen déjà utilisé dans la plupart des autres provinces canadiennes, mais dont la traduction française a connu des ratés.