(Montréal) Le médiateur nommé pour tenter de rapprocher la FIQ et le gouvernement du Québec conclut qu’il ne peut émettre de recommandation, tant les parties sont éloignées l’une de l’autre.

Dans le régime de négociation du secteur public, la phase de médiation est une sorte de passage obligé avant l’obtention du droit de grève par la partie syndicale.

Il s’agit donc ici d’une étape déterminante pour la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.

La grande organisation syndicale des infirmières ne s’en cache pas : « Cela constitue un pas de plus vers l’exercice du droit de grève. Une chose demeure certaine : l’automne sera chaud », a-t-elle écrit dans un message à ses membres.

Dans son rapport, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le médiateur conclut qu’il « disposait de certains outils qui auraient pu contribuer à l’avancement du dossier, mais, compte tenu des positions des parties, il eût été prématuré de leur soumettre une recommandation ».

Il n’appartient pas au médiateur de se prononcer sur le bien-fondé des demandes syndicales et de l’offre patronale. Il doit tenter de rapprocher les parties et, si possible, de les faire s’entendre. Il avait été nommé le 8 juin.

Dans ce cas-ci, son rapport ne compte pas de recommandation, tellement les parties sont éloignées l’une de l’autre.

La FIQ avait déposé ses demandes à Québec le 7 novembre 2022. Les deux parties avaient eu 35 rencontres de négociation avant la première rencontre en médiation.

Lors d’une rencontre entre la FIQ, le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, le 21 août dernier, les parties ont toutefois convenu d’accélérer le rythme des négociations.

Plusieurs enjeux sont chers aux infirmières, parmi lesquels les heures supplémentaires obligatoires, le ratio infirmière/patients, les vacances et la conciliation travail-vie personnelle.

Par exemple, la FIQ veut préciser « que les heures supplémentaires doivent être volontaires et non obligatoires, excepté lors de situations urgentes et exceptionnelles ».

Elle demande l’adoption d’une loi sur des ratios sécuritaires professionnelle en soins/patients.

Elle demande aussi que l’ensemble des primes prévues dans la convention collective puissent être converties en temps chômé.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic sont arrivées à échéance le 31 mars dernier.

La FIQ fait bande à part dans la présente négociation ; elle ne fait pas partie du front commun intersyndical.