Près d’un patient sur quatre hospitalisé dans l’ouest de Montréal n’a plus besoin de soins, mais demeure à l’hôpital dans l’attente d’hébergement en CHSLD, en santé mentale ou en réadaptation. Pour désengorger ses hôpitaux, la direction du CIUSSS envisage de louer des établissements externes pour y loger temporairement les patients, a appris La Presse.

« La grande majorité des gens qui attendent présentement, c’est soit de l’hébergement pour des personnes âgées ou de l’hébergement pour des gens en santé mentale. Malheureusement, on manque de milieux de vie pour ces gens-là », dit Isabelle Caron, directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées volet hébergement du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

En date du 8 septembre, 198 patients du CIUSSS de l’Ouest n’avaient plus besoin de soins en centre hospitalier, selon le tableau de bord du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce qui correspond à environ 24 % des usagers. Une tendance à la hausse a été observée depuis le début de l’année.

La semaine dernière, en raison d’un nombre particulièrement élevé de patients en attente de transfert, une réunion a été planifiée avec le ministère de la Santé. « On s’est assis avec [les gens du] Ministère, puis on leur a présenté nos pistes de solution », dit Mme Caron.

À la recherche de lits supplémentaires

Afin de soulager la pression sur les hôpitaux de l’Ouest, des professionnels de la santé du programme Soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) ont été mobilisés cet été pour assister dans la prise en charge des patients en attente d’hébergement. « C’était une solution rapide pour aider, mais ce n’est pas la vraie solution au problème », admet Mme Caron.

Des lits, qui avaient été fermés pendant la pandémie, ont également été rouverts. « Sur certains sites, j’en ai rouvert 20 de plus », dit Mme Caron. Une unité de soins qui demeurait vacante à l’hôpital de LaSalle a aussi été convertie en unité d’hébergement.

Le CIUSSS évalue maintenant la possibilité de louer des établissements externes. L’objectif est d’avoir « d’autres espaces d’hébergement qui ressembleraient plus à des milieux de vie et moins à des milieux hospitaliers », dit Mme Caron, ajoutant ne pas pouvoir donner plus de détails pour l’instant.

Le défi majeur consiste toutefois à trouver suffisamment de personnel pour gérer les lits supplémentaires. « Au cours des six derniers mois, nous avons travaillé fort sur le recrutement. On a embauché près de 150 nouvelles personnes », dit Mme Caron.

À moyen terme, le CIUSSS a également des projets d’expansion pour certains CHSLD. « Ça implique de nouveaux financements, des accords et des budgets de rénovation. On travaille avec le Ministère là-dessus », dit Mme Caron.

Un problème répandu à Montréal

La proportion de patients n’ayant plus besoin de soins est également élevée dans le reste de la métropole. L’ensemble de Montréal enregistre actuellement 913 patients dans cette situation, soit environ 16 % des usagers. C’est le double de la cible provinciale de 8 % du gouvernement Legault.

Au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, 30 % des patients ne requièrent plus de soins en centre hospitalier. « Ces personnes attendent principalement une place en hébergement de longue durée ou encore une place en hébergement santé mentale, mais ces places sont occupées », dit le conseiller aux relations médias Luc Fortin.

Au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, 17 % des patients ne requièrent plus de soins, contre 16 % dans le centre ouest et 18 % dans le nord de Montréal.