Le dernier repas d’un tyrannosaure. La nature à l’origine du Sphinx. La plus vieille peinture du monde. Les découvertes des archéologues et des paléontologues sont autant de machines à remonter le temps.

Dans l’estomac du tyrannosaure

IMAGE FOURNIE PAR FRANÇOIS THERRIEN

Fossile du tyrannosaure Gorgosaurus mis au jour en Alberta, avec une proie dans son estomac (carré rouge)

Les tyrannosaures chassaient et mangeaient d’autres dinosaures dès leur jeune âge, selon une nouvelle étude albertaine. Le paléontologue François Terrien, du musée Tyrrell à Drumheller, a dévoilé pour la première fois, début décembre dans Science Advances, un fossile de tyrannosaure avec le contenu de son estomac intact. La découverte montre que le jeune tyrannosaure ne mangeait que les parties les plus charnues de ses proies, ce qui indique qu’il dominait son écosystème.

L’origine du Sphinx de Gizeh

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Le Sphinx pourrait avoir été sculpté seulement en partie par l’humain.

Le célèbre Sphinx pourrait avoir été sculpté dans une formation rocheuse atypique, plutôt qu’entièrement créé par l’humain, selon une nouvelle étude américaine. Des physiciens de l’Université de New York ont décrit en novembre dans Physical Reviews Fluids comment le vent pourrait avoir créé le corps et la tête du Sphinx, dans un processus similaire à la création des formations appelées yardangs. Il s’agit de roc dur entouré de glaise qui s’érode avec le vent. L’hypothèse yardang pour le Sphinx avait été proposée il y a 80 ans par des égyptologues égyptiens. Les yardangs sont similaires aux célèbres montagnes karstiques de la Chine et du Viêtnam.

Deux ans sans photosynthèse

ILLUSTRATION MARK A. GARLICK, SCIENCE PHOTO LIBRARY, THE NEW YORK TIMES

Illustration dépeignant de l’habitat des dinosaures après l’impact de l’astéroïde il y a 66 millions d’années

Après l’impact d’un astéroïde à Chicxulub, au Yucatán – catastrophe qui a entraîné la disparition des dinosaures –, la photosynthèse a stoppé pendant deux ans, selon une étude publiée en octobre dans Nature Geoscience. Cette découverte de chercheurs de l’Observatoire royal de Belgique est la première preuve expérimentale que ce n’est pas seulement l’abaissement de 15 °C de la température planétaire, mais aussi l’arrêt de la production végétale qui a provoqué la fin des dinosaures. Les paléogéologues belges ont analysé des sédiments du site de Tanis, au Dakota du Nord, qui a préservé le moment de l’impact.

La plus vieille peinture au monde

PHOTO TIRÉE DU SITE DU MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE ROCKEFELLER

Collier de 15 000 ans dont le rouge est le premier pigment végétal connu

Un collier créé il y a 15 000 ans, retrouvé dans une caverne israélienne, a été fabriqué avec le plus vieux pigment connu. Il s’agit d’un rouge tiré de la racine de rubiacées. La découverte, décrite en novembre dans PLOS One par des chercheurs du Musée archéologique Rockefeller de Jérusalem, signifie que les chasseurs-cueilleurs natoufiens du Proche-Orient d’alors maîtrisaient l’art de la pigmentation végétale, dont la plus ancienne preuve datait auparavant de 6000 ans.

Les esclaves boulangers de Pompéi

PHOTO TIRÉE DU SITE DU MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DE POMPÉI

La boulangerie-meunerie mise au jour à Pompéi

Une boulangerie-meunerie où travaillaient une dizaine d’ânes et autant d’esclaves a été mise au jour à Pompéi. La pièce de 25 mètres carrés, percée de minuscules fenêtres obstruées par des barreaux, contenait cinq meules. Dans le journal interne du parc archéologique en décembre, les chercheurs écrivent que les lieux sont tout à fait conformes à une description de l’écrivain Apulée (125-170), qui évoquait une chaleur et une fumée infernales.

La violence des premiers États

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Les ruines d'Ourouk en Irak, l’une des premières villes-États il y a près de 6000 ans

L’apparition des premiers États au Moyen-Orient, il y a plus de 6000 ans, s’est accompagnée d’une période d’une violence inégalée dans l’ère préindustrielle, selon une étude européenne publiée en octobre. Dans la revue Nature Human Behavior, les chercheurs décrivent l’analyse de 3500 squelettes datant de 12 000 à 400 avant Jésus-Christ dans la région. La proportion des dépouilles ayant des signes de traumatisme causé par une arme a connu un pic à 0,25 % entre 4500 et 3300 avant Jésus-Christ, l’âge du cuivre, probablement à cause de la capacité des premiers États de mobiliser des armées.