Quels renseignements ont découvert les sondes Voyager ?
Patrice Francœur
Voyager 1 et 2 ont été les premières à étudier les satellites des planètes géantes et à sortir d’une section de notre système solaire appelée héliopause.
« Je dirais que le plus frappant a été l’observation du volcanisme sur les lunes des planètes géantes, qui était inattendu », explique Linda Spilker, scientifique en chef du programme Voyager à la NASA. « La sortie de l’héliopause, la zone influencée par le vent solaire plutôt que par le vent interstellaire, a aussi été beaucoup plus tardive que prévu. »
Marc Jobin, astronome au Planétarium, mentionne lui aussi spontanément le volcanisme des lunes des planètes géantes, ainsi que la sortie de l’héliopause comme les contributions majeures du programme Voyager.
Mme Spilker note que Voyager 2 est jusqu’à maintenant la seule sonde à avoir survolé Neptune et Uranus.
On a découvert l’anomalie de l’axe magnétique d’Uranus, qu’on ne peut toujours pas expliquer complètement.
Linda Spilker, scientifique en chef du programme Voyager à la NASA
Elle a aussi pris l’unique photo d’un geyser s’élevant à 8 km au-dessus de Triton, satellite de Neptune, provenant d’un océan souterrain.
Lancées en 1977, les deux sondes Voyager ont quitté le système solaire en 2012 et 2018. Les sondes Pioneer 10 et Pioneer 11, lancées en 1972 et 1973, ont elles aussi quitté le système solaire, et il n’est plus possible de communiquer avec elles depuis plus de 20 ans. La mission de Voyager 2, qui devait durer cinq ans, vient d’être prolongée jusqu’en 2026 en éliminant un système de protection contre les surtensions qui nécessite du courant. Celle de Voyager 1 devrait aussi bénéficier de cet arrangement en 2024, quand elle sera située trop loin pour que les systèmes actuels soient alimentés suffisamment.
« On pense que les sondes Voyager vont pouvoir continuer à envoyer des données scientifiques jusque dans les années 2030 », dit Mme Spilker, qui a commencé sa carrière sur Voyager dans les années 1970, avant de passer au programme Cassini. « La sonde Cassini a survolé Titan [une lune de Saturne] parce que Voyager 1 n’avait pas pu percer son atmosphère, ce qui nous intriguait. » Voyager 1 n’a pas pu survoler Neptune et Uranus, comme Voyager 2, à cause de son détour par Titan.
Les sondes Cassini et Galileo ont aussi vu le jour en partie à cause des observations de Jupiter du programme Voyager, qui y a découvert des anneaux non visibles à partir de la Terre, comme ceux de Saturne. Voyager 2 a aussi trouvé des anneaux autour d’Uranus, note Mme Spilker.
Les deux Voyager fourniront-elles des données importantes dans les prochaines années ? « L’influence du vent solaire perdure plus longtemps que prévu après l’héliopause, dit Mme Spilker. On s’attend à voir le point où il y aura des changements de magnétisme, quand le vent interstellaire prédominera. »
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- 24 milliards de kilomètres
- Distance de la Terre de Voyager 1 à la mi-janvier
SOURCE : NASA- 20 milliards de kilomètres
- Distance de la Terre de Voyager 2 à la mi-janvier
SOURCE : NASA