Des robots roulent, marchent et nagent dans des conduites d’eau. D’autres imitent des animaux bizarres ayant vécu il y a des centaines de millions d’années. Des drones prédisent la puissance des ouragans. La robotique ne cesse de faire des pas de géant. Aperçu.

Les « pipebots » pour éviter les excavations

Éviter les excavations inutiles… et les ruptures de conduites d’eau imprévues : telle est la promesse d’ingénieurs britanniques avec leur projet Pipebots. Plusieurs types de robots peuvent rouler, marcher et nager dans des tuyaux d’égout, de gaz et d’eau. Dans une étude publiée en novembre dans la revue NDT and E International, les chercheurs de l’Université de Bristol, en Angleterre, montrent qu’un robot peut détecter 100 % des failles d’un tuyau de 1 m de diamètre. Le projet, lancé en 2019, promet également de mieux localiser les tuyaux enfouis pour éviter les surprises lors d’excavations.

Regardez comment les « pipebots » inspectent les tuyaux (en anglais)

Un pangolin médical

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’INSTITUT MAX-PLANCK

Illustration d’un pangolin et du millirobot chirurgical que l’animal a inspiré

Le pangolin, surtout connu pour son rôle présumé dans les débuts de la pandémie de COVID-19, pourrait contribuer de manière positive à la santé humaine. Des ingénieurs allemands ont mis au point un « millirobot » qui imite la capacité du pangolin de bouger ses écailles les unes sur les autres pour changer de forme. Cette aptitude permet à ce millirobot, qui mesure 1 cm sur 2 cm, d’atteindre des zones reculées du système gastro-intestinal. Dans Nature Communications l’été dernier, les chercheurs de l’Institut Max-Planck, de Stuttgart, ont indiqué qu’il serait testé pour de la thérapie contre le cancer et les hémorragies internes.

Regardez une modélisation du millirobot-pangolin (en anglais)

L’homme-bicyclette

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’ETH ZURICH

ANYmal à roulettes debout

Il a commencé sa carrière en 2016 à quatre pattes, puis a gagné en vitesse avec quatre roues. En 2020, il a été capable de se dresser debout. Et maintenant, il peut ouvrir des portes et manipuler des paquets avec ses mains-roues. L’ANYmal mis au point par l’École polytechnique de Zurich (ETH) a été confié en 2023 à la société Swiss Mile pour la commercialisation.

Regardez les performances d’ANYmal (en anglais)

Un robot de l’Ordovicien

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’UNIVERSITÉ CARNEGIE MELLON

Le robot-pleurocystitide se meut à coups de queue.

La paléorobotique veut comprendre comment se mouvaient les animaux étranges qui ont vécu il y a des centaines de millions d’années. Des ingénieurs de l’Université Carnegie Mellon ont créé un robot imitant les pleurocystitides, des ancêtres des étoiles de mer apparus il y a 500 millions d’années. Dans PNAS en novembre, les chercheurs de Pittsburgh proposent que le pleurocystitide avançait en battant de la queue.

Regardez le robot-pleurocystitide (en anglais)

Au cœur des ouragans

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA NOAA

Test de Saildrone en eaux agitées

C’est l’une des technologies les plus rapidement adoptées par l’Administration océanographique et atmosphérique des États-Unis (NOAA). Depuis 2021, la NOAA est passée de 5 à 12 drones autonomes Saildrone dans son programme d’étude des ouragans. Les Saildrones peuvent mesurer au cœur des tempêtes le taux de transfert de chaleur de la mer à l’air, indispensable pour évaluer la puissance à venir des ouragans. Une vitesse de vent record de plus de 200 km/h a été enregistrée en 2021 dans l’ouragan Sam par un Saildrone, avec des vagues de plus de 15 m.

Regardez le Saildrone de la NOAA dans l’ouragan Sam en 2021

En permanence dans les abysses

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DU CNRS

Le BathyBot avant son déploiement. Illustration du BathyBot sur les fonds marins.

Le Centre national de recherche scientifique (CNRS) de la France opère depuis le printemps dernier le robot mobile permanent le plus en profondeur de la planète. Installé 2400 m sous la surface du golfe du Lion, à la frontière espagnole, le BathyBot explorera les courants et les variations de conditions, notamment l’acidification de ces zones mal connues. Sa mission doit durer cinq ans.