(Genève) Plus de 50 anciens chefs d’État et de gouvernement, et des dizaines d’autres dignitaires, ont lancé mercredi un appel solennel et urgent aux pays membres de l’OMS pour trouver un accord international de prévention des pandémies.

Les discussions pour trouver un terrain d’entente sur un texte commun avant la date butoir de mai 2024 se tiennent cette semaine et la semaine prochaine à Genève.  

Mais, après plusieurs séances de négociations, de sérieux points de désaccord subsistent entre pays membres de l’Organisation mondiale de la santé.  

Les signataires de l’appel craignent donc que le texte ne soit pas prêt à être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé qui se tiendra en mai sur les bords du lac Léman.

Pourtant, « un accord sur la pandémie est essentiel pour sauvegarder notre avenir collectif », écrivent les signataires menés par Gordon Brown ou encore Helen Clark, qui ont respectivement dirigé le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.

Seul un pacte mondial fort contre les pandémies peut protéger les générations futures d’une répétition de la crise de la COVID-19, qui a entraîné des millions de morts et provoqué une dévastation sociale et économique généralisée, notamment en raison d’une collaboration internationale insuffisante.

Extrait de la lettre

Parce qu’ils sont persuadés qu’une nouvelle pandémie se produira tôt ou tard, ils mettent en garde les signataires : « il n’y a aucune excuse pour ne pas y être prêt ».  

« Il est donc impératif d’élaborer une approche efficace, multisectorielle et multilatérale en matière de prévention, de préparation et de réponse aux pandémies », soulignent-ils.  

L’idée d’un accord international sur le sujet est née dans le sillage de la pandémie de COVID-19.

L’accord en cours de négociation viserait à garantir une meilleure préparation mondiale et une réponse plus équitable aux futures pandémies, celle de COVID-19 ayant vite montré les limites de la solidarité mondiale avec l’apparition des premiers vaccins, en quantités insuffisantes.

En janvier, le chef de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que tous les pays avaient besoin de la capacité de détecter et de partager les agents pathogènes présentant un risque, ainsi que d’un accès rapide aux tests, traitements et vaccins.

Il a aussi qualifié de « complètement fausses » les affirmations circulant sur les réseaux sociaux et ailleurs selon lesquelles l’accord céderait la souveraineté des États membres à l’OMS ou lui donnerait le pouvoir d’imposer des confinements et des mandats de vaccination.