(Kyiv) Un tiers du gaz exporté de Russie vers l’Union européenne risque d’être perdu en raison de la guerre en Ukraine, a déclaré samedi Iouri Vitrenko, PDG du groupe public ukrainien Naftogaz.

Si certains États de l’Union europénne sont très dépendants de Moscou sur le plan énergétique, les 27 se sont fixés comme objectif de réduire de deux tiers leurs importations de gaz russe d’ici la fin de l’année pour sanctionner la Russie après l’invasion de l’Ukraine.  

L’UE, principal débouché des hydrocarbures russes qui assurent d’importants revenus à Moscou, a décidé début avril d’arrêter en août ses achats de charbon, mais ne s’est pas encore prononcée sur un embargo sur le gaz et le pétrole.

« Nous estimons qu’un tiers du gaz exporté de Russie vers l’Union européenne à travers l’Ukraine sera perdu si les forces (russes) d’occupation ne cessent pas de perturber le fonctionnement des stations dans les territoires récemment occupés », a écrit M. Vitrenko sur Twitter.

Depuis le début de l’offensive le 24 février, les troupes russes ont notamment pris le contrôle de pans de territoires ukrainiens dans le sud du pays. Elles poursuivent également leur offensive dans l’est, où elles ont fait du Donbass, formé des régions de Donetsk et Louhansk, un objectif de guerre prioritaire.

Kyiv réclame l’arrêt des importations d’hydrocarbures russes, mais des pays européens, dont l’Allemagne, mettent en garde contre la récession violente que provoquerait un tel embargo.

En visite à Kyiv jeudi, le président du Conseil européen Charles Michel a assuré que des sanctions cibleraient bientôt les exportations russes de pétrole et de gaz, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Jeudi encore, l’Italie, l’un des plus gros consommateurs européens de gaz, a annoncé qu’elle cesserait « bientôt » d’acheter du gaz russe « pour des raisons éthiques ».