(New York) Les réserves commerciales de pétrole brut ont diminué plus que prévu la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), tandis que la demande d’essence a, elle aussi, chuté aux États-Unis.

Durant la semaine achevée le 19 août, les stocks commerciaux se sont contractés de 3,3 millions de barils, alors que les analystes anticipaient un recul de 2,5 millions.

Les réserves stratégiques de pétrole ont, elles, perdu 8,1 millions de barils, un record, selon Matt Smith, de Kpler. Au total, les stocks américains, commerciaux et stratégiques, se situent à leur plus bas niveau depuis près de 20 ans (juin 2003).

Depuis la fin de l’été 2021, le gouvernement du président Joe Biden a libéré plus de 168 millions de barils provenant des réserves stratégiques, pour tenter de soulager les cours de l’or noir, un mouvement d’une ampleur inédite.

Cette contraction des stocks est, pour partie, attribuable au niveau élevé des exportations de brut. « L’accélération de la demande européenne contribue à faire grimper les exportations américaines et baisser les stocks », a commenté Matt Smith.

En revanche, alors que les analystes prévoyaient une baisse de 1,5 million de barils des réserves d’essence sur la semaine, celles-ci sont restées quasiment inchangées (-100 000 barils).

Les opérateurs ont aussi retenu la dégringolade de près de 10 % de la demande d’essence.

« C’est le grand bémol » de ce rapport de l’EIA, a commenté Phil Flynn, du courtier Price Futures Group. « Cela accentue l’inquiétude quant à un ralentissement économique », selon l’analyste, qui a néanmoins rappelé que les chiffres hebdomadaires de demande d’essence avaient été très volatils tout au long de l’été.

Après un net repli consécutif à la publication du rapport, les cours du pétrole se sont néanmoins repris, mercredi, en clôturant à leur plus haut niveau depuis près d’un mois

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a avancé de 0,99 %, pour finir à 101,22 dollars, une altitude plus fréquentée en clôture depuis le 29 juillet.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en octobre, il a lui gagné 1,22 %, à 94,89 dollars.

À 12 millions de barils par jour, contre 12,1 la semaine dernière et 12,2 il y a deux semaines, la production reste sensiblement inférieure à son niveau d’avant la pandémie de COVID-19, soit autour de 13 millions de barils par jour.

Par ailleurs, le cabinet Rystad s’attend à ce que les exportations russes de pétrole vers l’Union européenne soient divisées par quatre d’ici décembre, avec l’entrée en vigueur de l’embargo de l’Union européenne, ce qui va contribuer à limiter l’offre, même si une partie sera réorientée vers d’autres destinations.