L’action du producteur indien d’énergie renouvelable Azure, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec est l’actionnaire majoritaire, rebondit et affiche une hausse de 50 % depuis le début de la semaine.

La progression du titre d’Azure Power Global à la Bourse de New York survient après l’importante chute de valeur enregistrée la semaine dernière dans la foulée du départ surprise du PDG et de la divulgation de plaintes de la part d’un lanceur d’alerte.

L’action d’Azure a clôturé à 5,29 $ US jeudi sur Wall Street, mais demeure loin des niveaux atteints ces derniers mois. À son sommet en janvier l’année dernière, le titre valait plus de 50 $ US.

La Caisse est devenue actionnaire majoritaire d’Azure il y a deux ans et détient aujourd’hui une participation de 53 %, un investissement bonifié en début d’année.

Selon nos calculs, la Caisse a investi environ un demi-milliard de dollars dans Azure au fil des années et ce placement vaut environ 180 millions US aujourd’hui.

Le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS) est le deuxième actionnaire d’Azure après la Caisse. Les deux entités détiennent ensemble près de 75 % des actions d’Azure et ont chacune un représentant au conseil d’administration.

Azure a annoncé le 29 août le départ surprise de son PDG, qui n’était en poste que depuis deux mois. L’entreprise indiquait aussi ce jour-là avoir reçu une plainte d’un lanceur d’alerte, en mai, au sujet de potentielles irrégularités et inconduites de la part d’employés. Azure a précisé détenir des preuves de manipulation de données et d’informations.

Deux jours plus tard, le président du conseil d’administration a tenté de rassurer les investisseurs en répondant à leurs questions lors d’une conférence téléphonique. Alan Rosling a affiché sa confiance envers la « solidité » des activités d’Azure et s’est dit emballé par l’« opportunité convaincante » offerte par l’énergie renouvelable dans le cadre de la transition énergétique.

Il a également dit que les allégations du lanceur d’alerte concernaient une seule installation de l’entreprise et un « très petit nombre » d’employés, mais n’a pas voulu dire si les informations manipulées touchaient les données de production d’énergie, les revenus, les coûts ou autres choses.

« Rôle essentiel »

Si M. Rosling ne s’attend pas à ce que la situation nécessite des ajustements aux états financiers passés, les états financiers de l’exercice terminé en mars ne sont toujours pas disponibles et on ne sait toujours pas quand ils le seront.

La Caisse avait indiqué à La Presse la semaine dernière que l’organisation avait une confiance « forte à long terme » dans le secteur de l’énergie renouvelable, qui « joue un rôle essentiel par rapport au défi climatique ».

La Caisse avait ajouté qu’en tant qu’actionnaire, elle s’attendait à ce que ses entreprises en portefeuille maintiennent les normes les plus élevées en matière de gouvernance et de conformité et à ce qu’elles traitent rapidement et efficacement toute question ou tout enjeu pouvant survenir à ce sujet.

Azure est le type d’investissement qui s’inscrit dans la stratégie climatique de la Caisse, qui vise notamment à détenir 54 milliards de dollars en actifs verts d’ici 2025 pour contribuer activement à une économie plus durable.

Fondée il y a 14 ans, Azure Power Global a fait le saut à la Bourse de New York en 2016. L’entreprise exploite notamment une plateforme d’énergie solaire en Inde.