Vous avez été nombreux à réagir à l’enquête sur le retour au bureau. À l’image des chiffres révélés dans cet article, une forte proportion de lecteurs sont en faveur du maintien du télétravail. Voici un aperçu du courrier reçu.

Là pour de bon

Je travaille dans le secteur des TI dans la région de Québec et la réalité est que le retour en présentiel ne se fera pas.

Le télétravail est là pour de bon, il est maintenant inscrit dans les conditions de travail de beaucoup de grands acteurs dans la région. Je ne crois pas que ce soit une question de génération non plus, j’ai 46 ans et je ne connais personne de mon âge ou d’un autre qui désire retourner au bureau de façon régulière, que ce soit en TI ou du côté des secteurs d’affaires.

Les nouvelles embauches et l’organisation du travail sont maintenant faites en fonction du télétravail. Ce qui m’inquiète, c’est que cette nouvelle réalité n’est pas considérée dans l’évolution des aménagements urbains. Autant les projets de tramway à Québec que le troisième lien sont ancrés dans une réalité où les gens se déplacent au centre-ville pour travailler.

Le travail de bureau en personne sera en déclin important pour la prochaine décennie, en ce moment il l’est déjà, et ce sera plus prononcé quand le gouvernement éliminera le présentiel obligatoire (des projets pilotes sont déjà en cours).

Le présentiel est moins efficace que le télétravail et en plus, on perd un temps fou sur la route. De plus, on se retrouve la plupart du temps à faire de la vidéoconférence au bureau. La structure de gestion est maintenant souvent matricielle dans les grandes entreprises et les collaborateurs sont rarement présents tous en même temps.

Yves Malenfant, professionnel des TI qui a travaillé pour deux grandes entreprises et pour le gouvernement au cours des trois dernières années

Jeunes et heureux au bureau

Je termine actuellement mon barreau, et j’ai eu l’occasion de travailler dans un grand cabinet d’avocats à Montréal cet été. Je suis surpris par cette statistique, car la majorité de mes collègues stagiaires et étudiants étaient très enthousiastes à l’idée de travailler en personne au bureau, malgré la possibilité de télétravail ! Nous étions pour la plupart très heureux d’être au centre-ville pour dîner ou prendre un verre après le travail, sans compter le plaisir d’être une belle « gang » ensemble ! La grande majorité des jeunes du bureau étaient présents trois jours par semaine.

William Leduc

Mieux disposée à la maison

Pour avoir expérimenté le télétravail à temps complet de mars 2020 à octobre 2021 et ensuite un retour en mode hybride à raison de deux jours par semaine au bureau, j’en conclus que mon bonheur se situe à une journée au bureau par semaine. Je suis beaucoup plus productive à la maison, car beaucoup moins dérangée par le bla-bla des collègues autour de la machine à café. Pour me rendre au bureau, je dois compter deux heures et demie de déplacement par jour. J’arrive à la maison fatiguée et je n’ai qu’une envie, me reposer. En télétravail, je prends mes messages en soirée puisque j’ai du temps et que je me lève plus tard le lendemain, sans compter les lunchs et vêtements que je n’ai pas à préparer. Ma qualité de vie est de loin meilleure à la maison qu’au bureau.

Annie Dubois

Bon pour « les p’tits nouveaux »

Je travaille dans un centre d’appels pour un grand voyagiste au centre-ville et nous sommes tenus d’aller au bureau deux jours par semaine, tout le monde en même temps. Je trouve cette option parfaite pour le sentiment d’appartenance avec mon équipe. Le plus gros avantage à mon avis est pour l’accueil des p’tits nouveaux. Nous pouvons faire du shadowing [NDLR : du mentorat] sur les mêmes ordinateurs et appels avec eux et ils sont bien entourés de collègues lorsqu’ils commencent. Nous sommes beaucoup plus « humains » en personne qu’en version Teams ; ils se sentent chaleureusement intégrés et voient à quel point nous sommes heureux de les voir parmi nous !

Annie-Isabelle Gauthier

Au revoir, l’ambiance !

J’avais le choix de faire cinq jours à la maison ou une journée au bureau et quatre à domicile. J’ai choisi la deuxième formule, car je me disais que l’ambiance du bureau me manquait ; le bonjour de tout le monde le matin et les petites conversations. Malheureusement, je ne retrouve plus cela. De grands espaces de travail bien aménagés et bien décorés, mais vides. Comme mon travail se fait de façon individuelle, pourquoi me déplacer pour me retrouver presque seule au bureau, et ce, même si les employés se donnent rendez-vous pour aller au bureau le même jour ? Quatre à cinq personnes pour un espace qui devrait en contenir plus de cent. Pour l’ambiance, on repassera.

Claire Richard

Contre-productif

Le retour au bureau deux jours par semaine dans notre cas est contre-productif, surtout pour occuper des bureaux ridiculement déserts, chauffés, éclairés, entretenus à grands frais pour rien, pour deux ou trois employés sur le plancher qui peuvent parfaitement et plus efficacement travailler de la maison… en plus d’augmenter à nouveau la circulation automobile alors que la pandémie nous a révélé un ciel plus bleu, le retour des oiseaux, sans compter devoir payer l’essence qui coûte cher alors qu’on cherche des moyens de sauver l’environnement…. c’est un non-sens. Et une belle occasion ratée pour réduire les dépenses, le gaspillage et la pollution.

Christine Alain, Québec

Aucune plus-value au bureau

Je travaille en T. I. comme programmeur pour une grande entreprise québécoise dans l’alimentation, j’ai 41 ans. Une politique de travail en mode hybride (une journée par semaine au bureau) est en place depuis le mois de mai 2022 pour que l’on puisse voir les membres de notre équipe régulièrement. La journée où je vais au bureau est complètement inutile à mes yeux. Mercredi, j’ai passé plus de la moitié de ma journée en réunion Teams avec des gens en présentiel et d’autres à la maison. Je viens donc au bureau pour faire acte de présence. Je n’ai aucune plus-value d’être assis dans un grand local avec les autres. Côté productivité, ça ne se compare même pas ! Lorsque je suis à la maison, je commence souvent plus tôt et termine souvent un peu plus tard (sans exagérer). Si je viens au bureau, je ne peux pas arriver plus tôt ou partir plus tard, puisque j’ai mon garçon de 9 ans à la maison.

Marc-André Carrière

Relisez l’article « Aucun engouement pour le travail au bureau »