Après avoir battu des records année après année, les vignerons québécois ont produit et vendu 3,1 millions de bouteilles en 2022, soit le même nombre qu’en 2021. Mais la production devrait sous peu recommencer à augmenter, puisqu’il ne s’est jamais planté autant de vignes, affirme Louis Denault, président du Conseil des vins du Québec (CVQ).

La production risque-t-elle de stagner ?

En 2017, les vignerons d’ici ont produit 1,9 million de bouteilles. Ce chiffre est passé à 2,2 millions en 2019, pour finalement atteindre 3,1 millions en 2021 et en 2022, selon le bilan dressé par le Conseil des vins qui sera présenté ce jeudi à l’occasion du congrès Cidres, vins et alcools d’ici 2023 à Drummondville. Chaque année, les bouteilles produites trouvent preneur, les producteurs peinent même à répondre à la demande. Or, en 2022, les vignerons n’ont pas réussi à surpasser leur performance de production de l’année précédente.

Malgré tout, M. Denault n’y voit pas un signe de mauvais augure. « On est loin de stagner, assure-t-il. Il faut aussi comprendre tout le contexte. On a eu une année avec un peu moins de récolte », précise-t-il en rappelant dans la foulée que les producteurs sont toujours tributaires de la météo. « Il y a aussi beaucoup de vignerons qui ont arraché de la vigne pour en replanter. Et ça aussi, ça paraît. »

Les années à venir afficheront toutefois une croissance de la production, soutient M. Denault. « Il s’est planté beaucoup de vignes. Dès l’an prochain, il va y avoir des vignes qui vont tomber en production. Donc ces chiffres-là vont augmenter. »

De plus, près de 48 % des vignerons disent avoir l’intention d’agrandir leur superficie au cours des trois prochaines années.

32 %

Les amateurs de vins québécois se tournent d’abord vers la Société des alcools du Québec (SAQ) lorsqu’ils veulent acheter leurs bouteilles, révèle également le rapport du CVQ. Ainsi, en 2022, 32 % des ventes ont été enregistrées dans les succursales de la société d’État, contre 31 % en épicerie, 28 % au vignoble et 8 % au restaurant.

En 2021, pour la première fois, le volume de ventes de vins d’ici avait été plus important dans les supermarchés, les dépanneurs et les épiceries fines qu’à la SAQ, avec un volume de vente de 35 %. Les magasins de la société d’État avaient, de leur côté, généré 30 % des ventes.

Selon M. Denault, au cours des prochaines années, les volumes de ventes continueront d’être répartis dans trois principaux secteurs : à la SAQ, à l’épicerie et au vignoble.

La loi 88, adoptée en 2016, a permis aux producteurs de vin québécois de vendre directement aux épiceries et dépanneurs, sans devoir passer par la SAQ.

165

Alors qu’ils étaient un peu plus d’une vingtaine en 2000, les détenteurs d’un permis de production artisanale de vin sont de plus en plus nombreux. Le CVQ en compte maintenant 165.

« Ça aussi, ça explose, constate M. Denault. Il y a beaucoup de vignerons. Ce sont souvent des gens très informés, c’est de bon augure. »

« Par contre, le contexte économique n’est pas simple, reconnaît-il. Ça prend des gens qui ont une très bonne vision et un très bon plan d’affaires parce que les coûts ont explosé, le coût de la plantation a presque doublé. »

Vins du Québec 2022

Nombre de bouteilles produites : 3,1 millions

Nombre de producteurs : 165

Nombre d’hectares cultivés : 1000

Les vignes du Québec représentent 8 % du vignoble canadien.

Ontario : 53 %

Colombie-Britannique : 33 %

Vin blanc : 45 % de la production québécoise

Vin rouge : 29 %

Source : Conseil des vins du Québec