(New York) La banque régionale américaine First Republic plongeait de nouveau vendredi à Wall Street après un court répit, les rumeurs sur une stratégie ou un plan de sauvetage se multipliant sans toutefois se concrétiser pour l’instant.  

L’action plongeait de 48 % à la mi-séance à la Bourse de New York après avoir déjà perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au début d’année. Elle descendait sous les 4 dollars.

Le sort de First Republic est en suspens depuis les défaillances rapprochées de trois banques américaines au profil similaire début mars.  

Les autorités et d’autres établissements financiers étaient peu après venus à sa rescousse pour éviter qu’elle ne connaisse le même sort que Silicon Valley Bank et Signature Bank, à savoir la faillite.

Mais First Republic a confirmé lundi soir que nombre de ses clients avaient retiré des dépôts, plus de 100 milliards de dollars au total au premier trimestre.  

Elle a pu compter sur les 30 milliards apportés par les autres banques, mais c’est insuffisant aux yeux des investisseurs, qui ont fait plonger l’action mardi et mercredi avant de lui accorder un répit jeudi.

La direction a bien présenté lundi soir quelques mesures visant à renforcer la santé financière de la banque et souligné alors qu’elle étudiait des « options stratégiques », mais n’a pas donné beaucoup de détails.

Intervention des autorités ? Vente de la banque dans son ensemble ou de seulement certains actifs ? Statu quo en misant sur une baisse prochaine des taux d’intérêt ? Les rumeurs abondent depuis sur les possibles solutions sans aucune annonce officielle.

Pour Alexander Yokum, du cabinet CFRA, les deux scénarios les plus probables sont que les autorités prennent le contrôle de l’établissement avant d’en revendre les actifs à un prix réduit ou qu’une ou des banques rachètent certains actifs de First Republic.  

Mais même cette dernière hypothèse fait face à des obstacles importants dans la mesure où une majorité des prêts accordés par First Republic sont des prêts immobiliers à taux fixes, qui ont donc perdu de la valeur avec la récente hausse des taux d’intérêt, explique-t-il.

Le scénario d’un rachat simple par une autre banque est, pour une raison similaire, peu probable à ses yeux : le nouveau propriétaire devrait immédiatement intégrer dans ses comptes le fait que les actifs de First Republic liés à des taux fixes comme les prêts immobiliers ou les bons du Trésor ont perdu de la valeur.

Eric Compton, du cabinet Morningstar, a estimé dans une note jeudi que la banque ne valait presque plus rien en Bourse : « à ce stade, nous estimons qu’il y a une forte probabilité que la banque ne s’en sorte pas, et même si First Republic survit, nous pensons que la dilution des actionnaires existants nécessaire pour redresser le bilan de la banque conduirait l’action à valoir zéro », y écrit-il.

La cotation de celle-ci a été suspendue à plusieurs reprises vendredi sur le NASDAQ pour volatilité.