(Montréal) Un employeur devra verser une somme de 115 000 $ à une travailleuse, congédiée après avoir travaillé pour lui pendant 25 ans.

Le Tribunal administratif du travail vient ainsi de statuer sur la somme à verser à la plaignante, après qu’une première décision du Tribunal en 2022 eut accueilli sa plainte de congédiement sans cause juste et suffisante.

La travailleuse avait été congédiée à l’âge de 70 ans en 2018 ; elle travaillait pour cet employeur depuis 1993 et à temps partiel depuis 2015.

Devant le Tribunal, au moment de déterminer le montant à verser à la plaignante, l’employeur avait affirmé qu’il avait été « maladroit », mais il soutenait avoir été suffisamment sanctionné par l’annulation du congédiement. Il avait soutenu que le préavis payé de huit semaines était une indemnité suffisante.

L’employeur avait aussi qualifié de nettement insuffisants les efforts de la plaignante pour se trouver un autre emploi, après son congédiement, ce qui aurait minimisé le préjudice découlant de son congédiement.

Mais le Tribunal « conclut au contraire que l’employeur n’a pas démontré que la plaignante a manqué à son obligation de minimiser le préjudice qui découle de son congédiement ».

Il souligne aussi qu’un représentant de l’employeur a admis qu’il a considéré l’âge de la plaignante pour mettre fin à son emploi.

« Il convient de rappeler que l’employeur a tenté à plusieurs reprises d’inciter la plaignante à prendre sa retraite et que sa mise effective à la retraite ne fut qu’un prétexte pour se débarrasser d’elle », écrit le juge administratif dans sa décision.

« L’employeur voulait se débarrasser d’elle sous le couvert d’une mise à la retraite et d’une réorganisation administrative. Il l’a fait de façon cavalière et ingrate », a tranché le Tribunal.

Il ajoute que la plaignante a témoigné de façon crédible au sujet des effets du congédiement sur sa santé physique et mentale : perte d’équilibre, tremblements, eczéma, insomnie, isolement, perte d’estime de soi et perte de confiance en elle. Elle s’est sentie trahie et a ressenti de la honte d’avoir été congédiée après 25 ans de service.

Il ordonne donc à l’employeur de lui verser 115 768 $, ce qui inclut 5000 $ en dommages moraux et 5000 $ en dommages punitifs.