(Vancouver) Les pourparlers visant à mettre fin à une grève dans les ports de la Colombie-Britannique sont au point mort, les deux parties s’accusant mutuellement d’être déraisonnables.

L’association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique (BCMEA) a publié une déclaration lundi après-midi dans laquelle elle affirme être allée aussi loin que possible sur les questions essentielles et ne pense pas que de nouvelles négociations permettront de parvenir à une convention collective.

L’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) Canada, qui représente des milliers de travailleurs qui chargent et déchargent des marchandises dans les terminaux de plus de 30 ports de Colombie-Britannique, a indiqué que c’est l’association qui a « saboté les progrès ».

Des milliers de syndiqués ont débrayé samedi matin. Les deux parties ont négocié pendant le week-end et se sont retrouvées à la table des négociations lundi en début de journée.

L’association a déclaré qu’elle avait avancé « des propositions et des positions raisonnables en toute bonne foi », mais que le syndicat refusait de bouger.

« (Le syndicat) a déclenché une grève pour des revendications qui étaient et continuent d’être en dehors de tout cadre raisonnable de règlement. Compte tenu de ce qui précède, (nous sommes) d’avis qu’une poursuite des négociations à ce moment-ci ne produira pas une convention collective », peut-on lire dans la déclaration.

« (Le syndicat) doit décider s’il va poursuivre cette grève sans espoir de règlement, ou modifier considérablement sa position afin qu’un accord juste et équilibré puisse être conclu », est-il ajouté.

La principale pierre d’achoppement semble être le travail de maintenance, l’association accusant le syndicat de tenter de modifier les définitions et « d’élargir agressivement leur champ d’action ». Le président du syndicat, Rob Ashton, a déclaré qu’ILWU Canada s’efforçait de mettre un terme à « l’érosion des compétences » et à l’utilisation massive de sous-traitants.

« Alors que nous disposions enfin d’un document largement approuvé à la suite d’un mouvement continu du syndicat sur cette position, l’association a décidé de changer de position pour tenter de brouiller les pistes et de déformer le travail dont nous avons discuté pendant des mois », a affirmé M. Ashton dans un communiqué.

M. Ashton estime qu’il est raisonnable que les travailleurs, qui, selon lui, ont contribué à la réalisation de bénéfices records pendant la pandémie, aient une part juste et équitable de ces bénéfices.

La grève a conduit les organisations professionnelles à lancer des avertissements sur les conséquences à long terme dans tout le pays, certaines poussant le gouvernement fédéral à intervenir avec une législation de retour au travail.

Le syndicat, quant à lui, a mis en garde Ottawa contre toute ingérence.

« Nous implorons la BCMEA de retourner à la table des négociations afin de parvenir à un accord juste et raisonnable que les parties négocieront ensemble », a déclaré M. Ashton dans son communiqué.

« Il est irréaliste de penser qu’une convention collective imposée se traduira par une stabilité de l’emploi à long terme dans l’industrie. Les parties doivent faire de leur mieux pour le pays tout entier et pas seulement pour leurs objectifs individuels. »

Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a déclaré que l’objectif des négociations « doit être atteint à la table ».

L’association représente 49 employeurs du secteur privé opérant dans les ports de la Colombie-Britannique et son site Web indique que l’industrie contribue pour 2,7 milliards au PIB du Canada tout en traitant environ 16 % du total des marchandises échangées au pays, soit 180 milliards en 2020.