(Vancouver) Une entente de principe a été conclue entre les employeurs maritimes et les 7400 débardeurs des ports de la Colombie-Britannique qui étaient en grève depuis près de deux semaines.

Dans un communiqué, l’association des employeurs maritimes de la province indique qu’elle a conclu une entente de principe, d’une durée de quatre ans, avec le syndicat représentant les débardeurs, l’International Longshore and Warehouse Union Canada.

L’entente de principe a été conclue après que le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, eut demandé à un médiateur de rédiger les termes d’un éventuel règlement, plus tôt cette semaine. Le ministre expliquait mercredi soir que « la différence entre les positions de l’employeur et du syndicat n’était pas suffisante pour justifier la poursuite » de la grève.

Le syndicat et les employeurs avaient 24 heures pour répondre à la proposition de règlement du médiateur, que les deux parties ont reçue mercredi.

Le ministre Seamus O’Regan a écrit jeudi après-midi sur Twitter : « la grève est terminée ». Il a ajouté que le syndicat et l’association patronale avaient « accepté les conditions de règlement des médiateurs fédéraux ». Il précise que les parties finalisent maintenant les détails du retour au travail dans les ports de la Colombie-Britannique.

Cette entente de principe doit maintenant être ratifiée par les deux parties, de sorte que les détails ne seront pas rendus publics. L’association des employeurs maritimes soutient que l’entente « reconnaît les compétences et les efforts des débardeurs de la Colombie-Britannique ».

Les employeurs affirment qu’ils s’efforcent maintenant de redémarrer les activités portuaires dès que possible, mais aucune date de reprise n’a été précisée.

La grève a interrompu depuis le 1er juillet les expéditions à destination et en provenance d’une trentaine de ports de la Colombie-Britannique, dont le plus important au Canada, celui de Vancouver.

La Chambre de commerce du Grand Vancouver affirme qu’en date de mercredi, 63 000 conteneurs attendaient d’être déchargés de navires dans les ports de la Colombie-Britannique. Selon la Chambre, ce nombre aurait atteint 245 000 conteneurs si la grève avait duré jusqu’à la fin du mois de juillet.

Des effets jusqu’au Québec

La grève a eu des répercussions pour les entreprises d’ici. Paul Beauchamp, premier vice-président d’Olymel, rappelait jeudi à La Presse les problèmes logistiques que la grève provoquait pour le producteur de porcs québécois et ses liaisons avec ses clients d’Asie. Un casse-tête pour l’entreprise puisque les délais de livraison forcent la transformation de produits frais en produits congelés. « C’est un impact qui se chiffre en millions de dollars, expliquait-il en entrevue. On perd une valeur significative du kilo parce que c’est un produit dont la valeur est liée à son état puisqu’il est vendu frais. »

Le port de Vancouver – le plus important du pays – est la principale porte d’entrée des conteneurs importés de l’Asie. Mais il est aussi un important tremplin pour les exportateurs. Selon les données gouvernementales, le Québec exporte annuellement pour 2,1 milliards de viande de porc. Environ 63 % des stocks sont écoulés en Chine (46 %) et au Japon (17 %).

Avec la collaboration de La Presse