Un nouveau moment clé « incroyable » dans l’histoire de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris : ingénieurs, architectes et charpentiers ont assisté, cette semaine à Briey, à une répétition générale du montage du premier étage de sa fameuse flèche.

PHOTO JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

« C’est incroyable, vous vous rendez compte », commente, aux premières loges, le général Jean-Louis Georgelin (photo), responsable de la supervision de la reconstruction de la cathédrale. Tous les yeux sont rivés sur la pièce, qui s’insère parfaitement dans la structure déjà en partie montée.

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Cette pièce, élevée dans les airs et posée avec précision, pèse à elle seule près d’une tonne. Chaque partie du fût, prise isolément, est fragile. Mais « une fois tout assemblé, c’est très rigide », souligne Patrick Jouenne, gâcheur (responsable du chantier) de la reconstruction de la flèche de Notre-Dame.

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Le fût, construit en bois massif, comporte 285 pièces, 350 assemblages, et pèsera, une fois entièrement monté, 120 tonnes pour 19 mètres de hauteur. Vingt-quatre pièces se croisent même dans un assemblage spectaculaire, appelé le « nœud X ». Chaque détail compte.

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Avant la phase spectaculaire de montage de ces éléments composant la future flèche, un travail de fourmi a été réalisé, en partie « invisible », avec de nombreuses études. Les plans, extrêmement complexes, ont été présentés par les ingénieurs, architectes, et autres corps de métiers impliqués dans ces recherches préliminaires, qui doivent aussi prendre en compte la rétractation du bois, au fil du temps.

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Plus de 1600 combinaisons de calcul ont permis d’anticiper tous les évènements qui pourraient avoir une incidence sur le fût, comme la neige ou le vent. Puis, dans ce grand entrepôt entièrement consacré au chantier à Briey, des dizaines de charpentiers s’attèlent, plans sous les yeux, au travail précis du bois.

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La reconstruction de la flèche de Notre-Dame, voulue à l’identique de celle originalement pensée au XIXsiècle par Eugène Viollet-le-Duc, est à peu près à mi-parcours. Elle a débuté en mars dernier. Une fois le fût entièrement monté « à blanc », dans cette phase de test en Lorraine, celui-ci sera démonté et acheminé en camion à Paris, où il sera reconstitué sur le chantier de Notre-Dame.

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Une fois terminée, la flèche pèsera « à peu près 370 tonnes » et mesurera 53 mètres de haut, au-dessus des murs. En mars dernier, le tabouret, la partie inférieure de la flèche, avait également été monté « à blanc ». Lui mesure 5,50 m en dessous des murs, pour un total d’à peu près 59 mètres de haut.

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Pour le général Jean-Louis Georgelin, « à la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris et nous verrons les fermes posées, à la fois sur les transepts, la nef et le chœur, et finalement on retrouvera la silhouette de la cathédrale ». Cette dernière pourrait rouvrir en fin d’année 2024.