(Montréal) C’est vendredi prochain, 1er septembre, qu’entre en vigueur la disposition de la nouvelle loi sur le travail des enfants qui restreint le nombre d’heures de travail que peuvent effectuer les jeunes d’âge scolaire.

Ainsi, à compter du 1er septembre, les jeunes qui sont obligés de fréquenter l’école pourront travailler jusqu’à 17 heures par semaine, dont un maximum de 10 heures du lundi au vendredi, rappelle la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

À noter que ces restrictions quant au nombre d’heures de travail ne s’appliquent pas durant les périodes où il n’y a pas d’école pendant plus de sept jours, comme pendant les vacances d’été, la période des Fêtes ou la semaine de relâche scolaire.

La CNESST précise que l’employeur doit s’assurer que l’horaire de travail du jeune lui permet d’être en classe durant les heures de cours et lui permet d’être chez lui entre 23 h et 6 h le lendemain matin.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, avait fait adopter cette Loi sur l’encadrement du travail des enfants, le printemps dernier, pour contrer l’augmentation des lésions professionnelles chez les jeunes travailleurs et afin de favoriser la persévérance scolaire.

Des études ont déjà démontré que le travail rémunéré peut nuire à la réussite scolaire si le jeune consacre un trop grand nombre d’heures à ce travail.

« C’est un pas dans la bonne direction, mais nous, on souhaitait que ça aille plus loin », a commenté en entrevue vendredi Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente des enseignants du primaire et du secondaire.

L’organisation syndicale aurait souhaité que soient limités davantage le nombre d’heures de travail par semaine et le nombre d’heures du lundi au vendredi.

Elle rappelle qu’avec les heures de classe, les heures pour étudier, les heures de travail, les heures de déplacement, les jeunes finissent par avoir de longues journées, ce qui peut causer de la fatigue, nuire à la concentration et au sommeil.

« Les liens entre la défavorisation et le décrochage scolaire, c’est prouvé. Le problème, particulièrement dans ces milieux-là, c’est que les jeunes qui sont en difficultés financières dans leur famille vont être très, très attirés par le marché du travail. Quand ils commencent à gagner des sous sur le marché du travail, même si c’est du travail au salaire minimum et pas à temps plein, c’est un appât du gain qui est très intéressant pour les jeunes. Et ça va parfois les détourner de l’école et ils vont abandonner l’école en cours de route », relate Mme Hubert.