(Toronto) Metro et Unifor sont revenus à la table de négociation un mois après le début de la grève de milliers d’employés de la l’épicier à Toronto, a indiqué mardi le syndicat.

Quelques heures plus tôt, un tribunal de l’Ontario avait accordé à Metro une injonction provisoire pour restreindre les piquets de grève des employés dans les entrepôts de distribution de la ville.

« Le syndicat se concentre toujours sur la conclusion d’une convention collective équitable pour mettre fin à la grève avec un contrat qui offre un travail et un salaire décents aux travailleurs de première ligne des épiceries », a affirmé le porte-parole d’Unifor, Paul Whyte, dans une déclaration.

La porte-parole de Metro, Marie-Claude Bacon, a confirmé le retour à la table de négociation.

Plus de 3700 travailleurs de 27 magasins Metro de la région du Grand Toronto sont en grève depuis le 29 juillet, après avoir rejeté une première entente de principe.

Metro avait annoncé vendredi avoir demandé une injonction contre le syndicat Unifor et les travailleurs, au troisième jour des manifestations dans ses entrepôts de distribution. Celles-ci empêchaient la livraison de produits frais, notamment de fruits et légumes, de viande et de produits laitiers, à ses magasins dans toute la province.

Après l’octroi de l’injonction, l’épicier montréalais a annoncé que les livraisons reprendraient pour réapprovisionner les magasins dès que possible. Mme Bacon a précisé que l’épicier restait engagé dans le processus de négociation et a exhorté le syndicat à revenir à la table.

L’injonction, en vigueur immédiatement, interdit aux grévistes de bloquer ou de retarder illégalement l’accès aux centres de distribution et aux bureaux d’entreprise de Metro, mais leur permet de retarder les véhicules de livraison pendant une période maximale de cinq minutes.

Elle expire le vendredi 1er septembre, à minuit. Les emplacements restreints comprennent également un magasin Food Basics situé dans les bureaux de l’épicier sur la rue Dundas Ouest.

Les injonctions provisoires visent à établir des règles en place avant une décision finale quant à savoir si la loi a été violée, ce qui peut prendre un certain temps, a expliqué dans un courriel David Doorey, professeur agrégé de droit du travail et de l’emploi à l’Université York.

Metro devra demander une autre injonction si les grévistes reprennent leurs activités restreintes après l’expiration, a précisé M. Doorey.

Cependant, M. Whyte a expliqué qu’Unifor avait mis fin au piquetage dans les entrepôts Metro en guise de « geste de bonne foi » dans le cadre de la reprise des pourparlers.

Unifor avait précédemment déclaré qu’il attendait une meilleure offre salariale de Metro avant de revenir à la table de négociation.

« S’il y a un groupe de travailleurs qui méritent le respect, un salaire décent et un travail décent, c’est bien celui des travailleurs des épiceries de ce pays », a fait valoir la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, aux journalistes lors d’un piquet de grève secondaire, mercredi dernier.

Les grévistes réclament le retour de leur « prime de héros » pandémique de 2 $ par heure.

Metro a indiqué la semaine dernière qu’elle avait déposé une plainte pour pratique déloyale de travail contre Unifor, arguant que le syndicat ne négociait pas de bonne foi en refusant de retourner à la table de négociation.