Le Québec et l’Ontario ont signé un nouveau protocole d’entente portant sur un échange de puissance électrique afin de s’entraider lors des pointes de consommation.

Le précédent accord couvrait la période 2017-2023, et incluait l’achat par l’Ontario à Hydro-Québec de l’équivalent de 2 TWh par année. Cette portion d’achat d’électricité est absente du nouveau protocole d’entente.

Ces dernières années, le premier ministre Doug Ford a dit plusieurs fois que l’Ontario n’achèterait pas l’électricité du Québec, disant être en surplus énergétique.

Le ministre de l’Énergie de l’Ontario, Todd Smith, a indiqué que le nouvel accord énergétique était un simple échange, sans aucun paiement de part et d’autre, et que le transfert pourrait commencer dès cet hiver.

Les opérateurs d’électricité des provinces, Hydro-Québec et la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE), devraient échanger jusqu’à 600 mégawatts de puissance électrique chaque année en fonction des pointes de consommation, a déclaré M. Smith.

La demande énergétique de l’Ontario augmente en été, en grande partie due à la climatisation lors des journées chaudes, a-t-il indiqué.

Les besoins énergétiques du Québec culminent en hiver, principalement en raison du chauffage électrique lors des journées froides.

« L’accord est tout simplement logique des deux côtés », a déclaré M. Smith dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

« Ce qu’il y a de bien aussi dans ce système, c’est que le Québec et l’Ontario comptent parmi les réseaux les plus propres du monde », a-t-il ajouté.

La majorité de l’énergie de l’Ontario provient du nucléaire tandis que la majorité de l’énergie du Québec est de source hydroélectrique.

L’accord fonctionne parce que les pointes énergétiques de l’Ontario et du Québec surviennent à des moments différents, a déclaré M. Smith.

L’accord durerait 10 ans, avec des révisions en cours de route pour ajuster les quantités de puissance électrique en fonction de l’utilisation.

Sous réserve des modalités de l’accord final, le nouvel accord pourrait entrer en vigueur dès la prochaine saison hivernale, a-t-on indiqué.

« Avec l’augmentation de la demande en énergie, on doit adopter plus de mesures d’efficacité et d’intelligence énergétiques afin de mieux gérer la pointe de consommation électrique », a déclaré le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon, dans un communiqué commun.

« L’entente de partage entre Hydro-Québec et la SIERE est un bel exemple de collaboration, qui permet au Québec et à l’Ontario de répondre aux enjeux de la transition énergétique tout en décarbonant nos économies », a-t-il ajouté.

L’Ontario pourra également mettre en réserve l’énergie inutilisée pour économiser sa capacité jusqu’à ce qu’elle soit nécessaire dans les années à venir, a dit M. Smith.

Les deux provinces se préparent à répondre à leurs besoins énergétiques futurs, car la demande en électricité devrait augmenter considérablement au cours des prochaines années en raison de la demande accrue de l’industrie et de l’essor des véhicules électriques.