(Calgary) La Banque du Canada pourrait devoir augmenter davantage ses taux d’intérêt, étant donné que l’inflation pourrait rester élevée pendant un certain temps, a prévenu jeudi le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem.

Les propos du gouverneur, tirés du texte d’un discours préparé pour la Chambre de commerce de Calgary, font suite à la décision de la banque centrale, mercredi, de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5 % alors que les signes de ralentissement économique se multiplient.

Statistique Canada a rapporté la semaine dernière que l’économie s’était contractée au deuxième trimestre, tandis que le taux de chômage augmente depuis trois mois.

Malgré tout, M. Macklem a indiqué jeudi que le conseil de direction de la banque centrale avait convenu que les taux pourraient devoir augmenter de nouveau si les pressions inflationnistes persistaient.

« Dans un effort pour bien doser le resserrement monétaire, le conseil de direction a décidé hier de maintenir le taux directeur à 5 % et a convenu qu’il pourrait être nécessaire de le monter encore si les pressions inflationnistes persistent », a affirmé M. Macklem.

L’inflation annuelle s’est établie à 3,3 % en juillet au pays, mais la Banque du Canada s’attend à ce qu’elle accélère dans les mois à venir, avant de diminuer de nouveau.

L’importance de conserver la cible à 2 %

M. Macklem a consacré une grande partie de son discours à défendre l’objectif d’inflation de 2 % de la banque centrale. Même si l’inflation peut sembler près de cette cible, a-t-il souligné, l’atteinte du seuil de 2 % est cruciale pour maintenir la prévisibilité et la stabilité de l’économie.

M. Macklem a estimé que le ralentissement des progrès en matière de réduction de l’inflation pouvait signifier que les hausses de taux précédentes ont besoin de plus de temps pour faire effet, ou encore que les taux d’intérêt ne sont pas assez élevés.

La banque centrale recherche des preuves non seulement que l’inflation ralentit, mais que les fortes hausses de prix sont moins répandues dans l’économie.

Pour que cela se produise, M. Macklem a estimé que la demande dans l’économie devait continuer à ralentir.

« Mais je veux que ce soit clair : nous ne cherchons pas à stopper la croissance économique », a indiqué M. Macklem.

Au lieu de cela, le gouverneur a indiqué que la meilleure façon pour la banque centrale de soutenir l’économie était de s’assurer que l’inflation revienne à son objectif de 2 %.