(Washington) Les agences de notation Moody’s et Fitch ont soumis à examen la note de la dette à long terme d’Israël – actuellement à A1 – en vue d’une possible dégradation, après le déclenchement de la guerre avec le Hamas.

Moody’s a annoncé cet examen jeudi dans un communiqué, deux jours après la décision de l’agence Fitch à Londres qui avait aussi placé sous surveillance négative la note de la dette d’Israël, à long et court terme en devises étrangères et locales.

Comme facteur d’une possible dégradation de cette note, Fitch avait cité mardi « le risque accru d’un élargissement du conflit actuel en Israël pouvant inclure des affrontements militaires à grande échelle avec de multiples acteurs, sur une période prolongée ».  

L’agence avait évoqué « le Hezbollah, d’autres groupes militants régionaux et l’Iran ».  

Pour Moody’s également, l’examen « a été déclenché par le conflit inattendu et violent entre Israël et le Hamas », souligne l’agence dans un communiqué.

« La conséquence la plus importante est le coût humain […]. Cette annonce de notation aborde les implications sur le crédit des évènements récents », souligne l’agence.

« Auparavant, la perspective était stable », a précisé Moody’s qui, au cours de cet examen, « évaluera si le conflit est susceptible d’évoluer vers une résolution ou s’il existe une probabilité d’escalade significative sur une période prolongée ».

« L’examen se concentrera sur la durée probable et l’ampleur du conflit, et sur l’évaluation de ses implications pour les institutions israéliennes, en particulier l’efficacité de sa politique, ses finances publiques et son économie », précise Moody’s, qui ajoute que « la période d’examen pourrait être plus longue que les trois mois habituels ».

Moody’s a notamment souligné le caractère inhabituel de cette guerre déclenchée par l’attaque du Hamas, le 7 octobre.

« Le profil de crédit d’Israël s’est révélé résistant aux attaques terroristes et aux conflits militaires dans le passé. Toutefois, la gravité du conflit actuel soulève la possibilité d’un impact matériel et durable sur le crédit », souligne l’agence.

« Même si un conflit de courte durée peut encore avoir un impact sur le crédit, plus le conflit militaire dure et est grave, plus son impact est susceptible d’être important sur l’efficacité des politiques, les finances publiques et l’économie », précise l’agence de notation.

Pour Fitch, la note pourrait ne pas être dégradée s’il y avait « une désescalade du conflit, limitant le risque d’impact matériel et prolongé sur l’économie et les finances publiques » d’Israël.

Le 7 octobre, plus de 1400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien lors d’une attaque sanglante menée à partir de Gaza par les combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Selon l’armée israélienne, environ 1500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées.  

Dans la bande de Gaza, plus de 3700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements menés en représailles par l’armée israélienne, selon le dernier bilan des autorités locales.