C’est au tour des Producteurs de grains du Québec de demander de permettre le transport des céréales, malgré la grève à la Voie maritime du Saint-Laurent.

La grève, déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche, paralyse le transport de marchandises, de vrac et de céréales tout au long de cet axe commercial stratégique, non seulement pour l’est du Canada, mais pour l’Amérique du Nord.

Les Producteurs de grains du Québec, une organisation syndicale, se trouvent ainsi à militer pour une position similaire à celle de l’employeur dans le cadre de cette grève, à savoir la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent.

L’employeur avait demandé dès le début de la grève d’en exempter le transport de céréales. Il s’est même adressé au Conseil canadien des relations industrielles à cet effet, en invoquant un article du Code canadien du travail traitant des activités liées aux céréales.

« Les Producteurs de grains du Québec exhortent les gouvernements fédéral et provincial à poser les gestes nécessaires pour garantir la libre circulation des grains sur le fleuve Saint-Laurent », ont-ils fait valoir dans une déclaration mercredi.

« Pour les producteurs québécois, le temps des récoltes est une période des plus cruciales pour le transport des grains. Ainsi, la fermeture de la Voie maritime du Saint-Laurent risque de bouleverser leur déplacement des champs aux silos portuaires. C’est pourquoi nous enjoignons aux gouvernements fédéral et provincial à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir la fluidité du transport des grains sur le Saint-Laurent. Il en va de la vitalité de notre système alimentaire et du secteur des grains », a fait savoir le président des Producteurs de grains, Christian Overbeek.

L’organisation qui regroupe 14 syndicats qui représentent 9500 producteurs de grains indique que la voie navigable du Saint-Laurent permet chaque année le transport de six millions de tonnes de grains, destinés aux Canadiens et à l’exportation.

Ce sont des sections locales du grand syndicat pancanadien Unifor, au Québec et en Ontario, qui ont voté à 99 % en faveur de la grève et qui débraient depuis dimanche.

Sur cette question du transport des céréales, le syndicat Unifor a fait valoir que l’article du Code canadien du travail invoqué par la Corporation de gestion de la voie maritime fait référence à un port, aux installations terminales ou de transbordement, mais pas aux canaux et aux écluses.

Le Conseil canadien des relations industrielles a demandé des répliques écrites à ce sujet à Unifor et à l’employeur. Il décidera par la suite s’il tiendra une audience sur la question.

Entre-temps, les parties doivent participer à une phase de médiation à Toronto, à compter de vendredi.

Le litige porte principalement sur les salaires.