Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, répond à nos questions.

Votre meilleur investissement ?

Mes études. Mon père est électricien et ma mère est couturière… Avoir pris la décision d’aller à l’université faire mon baccalauréat, de retourner sur les bancs d’école au début des années 2000 pour faire mon MBA, ça a été mon meilleur investissement.

Quel autre emploi auriez-vous aimé occuper ?

Beaucoup de gens le savent, je suis un maniaque de hockey. Je compare tout au hockey, que ce soit la gestion ou le management. Je joue encore au hockey tous les vendredis soir dans ma ligue de garage. J’aurais rêvé d’être un joueur de hockey. J’aurais aussi aimé être entraîneur du Canadien, même pour un match s’il le faut. Mais plus sérieusement, j’aurais adoré être enseignant.

Quels mots ne pouvez-vous plus supporter ?

Tous les mots qui font référence ou qui font écho à une espèce de nostalgie du passé. Les « dans mon temps », les « c’était mieux avant ». Je ne suis plus capable d’entendre le monde dire « les taux d’intérêt étaient de 22 % en 1981, ce n’est pas pire pour les jeunes d’aujourd’hui ». Je ne suis plus capable ! Ça donne quoi ? Ça ne construit rien. On vit dans notre époque, on a des défis qui n’existaient pas il y a 50 ans, la société n’est plus la même. Alors tout ce qui surdimensionne positivement le passé, alors que le passé, ce n’était pas juste du positif, c’est dur à supporter.

Qui admirez-vous dans le monde des affaires ?

Serge Godin, le président de CGI. On parle souvent de Steve Jobs qui a commencé dans son garage puis qui a monté l’empire Apple. Quand vous regardez l’histoire de Serge Godin – un homme très humble en passant –, c’est un peu pareil. Il a commencé dans son sous-sol au Saguenay, avec quelques amis et collègues, ils ont lancé une entreprise qui aujourd’hui est une entreprise internationale. Pour moi, Serge, c’est quelqu’un qui a de la vision, qui est tenace, discipliné dans son exécution et qui a construit une entreprise de classe mondiale. Je le trouve très inspirant.

Quels biens ou services aimez-vous acheter ?

Des livres de toutes sortes ! J’adore aller chez Renaud-Bray en bas, ici au Complexe Desjardins. Je peux en sortir avec deux ou trois livres de philosophie, des biographies. J’aime beaucoup lire. J’ai toujours un livre de chevet, avant de me coucher je lis toujours 15 à 20 minutes. J’essaie de lire le week-end aussi.

Quel défaut tentez-vous de corriger ?

Vous avez devant vous, malheureusement, une bibitte à sucre. Je mange beaucoup de sucre, que ce soit avant de me coucher ou dans la journée. Alors j’essaie de réduire significativement ma consommation de sucre dans la journée, dans mes collations, au dîner, au souper, avant le dodo. J’essaie de mieux manger en réduisant la quantité de sucre que je prends. C’est sérieux !

Sur votre téléphone, quelle est votre application préférée ou essentielle ?

Mon application Fitbit ! J’ai toujours ma Fitbit à mon poignet depuis que je l’ai eue en cadeau de mes enfants il y a 18 ou 24 mois. Je suis régulièrement ma santé, mes heures de sommeil, mes heures d’exercice, le nombre de pas. Je ne peux plus m’en passer. J’accorde une grande importance aux données qui sortent de ça.

Vous imposez-vous un « code vestimentaire » au travail ?

Tous les jours, je porte un veston. Et je vais toujours avoir mon épinglette [arborant le logo de Desjardins]. J’ai délaissé la cravate depuis plusieurs années, sauf à de rares occasions. Si j’en porte cinq ou six fois par année, c’est beau. Par contre, j’aime être bien habillé, être soigné. Je représente l’image de Desjardins.

Combien de temps prenez-vous pour dîner au travail ?

Pour moi c’est un des moments vraiment privilégiés dans la journée. J’essaie d’avoir du temps de qualité avec des membres-clients ou des collègues, ou de faire une rencontre. Je prends le temps de dîner comme il faut. Je ne suis pas quelqu’un qui mange sur le pouce en 10 -15 minutes vite vite. Je prends une heure ou une heure quinze. Pour moi, l’heure du dîner c’est un moment très, très, très important.

Qu’aimez-vous particulièrement cuisiner ?

Vous avez devant vous quelqu’un qui a zéro talent en cuisine. Mon seul talent, c’est d’avoir appris de ma mère à faire des crêpes. J’en fais quand les enfants sont à la maison, le week-end. Ce sont de bonnes crêpes familiales, avec du sirop d’érable familial. C’est littéralement la seule chose que je suis capable de faire, sinon j’accompagne mon épouse comme assistant.

Qui est Guy Cormier ?

– Né le 16 juillet 1969, Guy Cormier est originaire de Varennes, en Montérégie. Il est père de quatre grands enfants, deux garçons et deux filles.

– Président et chef de la direction du Mouvement Desjardins et président du conseil d’administration depuis 2016. Il a occupé plusieurs fonctions dans le réseau des caisses depuis 1992 avant d’accéder à celle de directeur général en 2002 et de rejoindre la haute direction en 2012.

– Diplômé de HEC Montréal, il y a obtenu un baccalauréat ainsi qu’une maîtrise en administration des affaires. Il y a aussi enseigné la finance pendant près de huit ans.

– Il siège au conseil d’administration de HEC Montréal, de la Fondation Forces AVENIR ainsi que du Conference Board du Canada.

– En 2016, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur française et en 2022, il s’est vu décerner un doctorat honorifique en droit par la John Molson School of Business de l’Université Concordia.