(New York) Les prix du pétrole se sont à peine stabilisés jeudi au cours d’une séance volatile après la chute des cours de la veille qui les a menés à leur plus bas niveau en cinq mois.

Le cours baril de pétrole américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, a finalement stagné (-0,05 %) à 69,34 dollars, maintenu sous la barre symbolique des 70 dollars.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, s’est encore effrité de 0,33 % à 74,05 dollars.

La veille, les prix du pétrole brut avaient chuté jusqu’à leur plus bas niveau en 5 mois, « les inquiétudes concernant l’économie chinoise et l’offre excédentaire sur le marché du pétrole ayant pesé » sur les cours, a expliqué James Harte, analyste chez Tickmill.

L’abondance de l’offre est en effet « un autre facteur qui préoccupe actuellement les négociants en pétrole », insiste-t-il, notant que les stocks de produits pétroliers ont augmenté la semaine dernière aux États-Unis.

Il y a à la fois « un doute sur la capacité de l’OPEP à opérer ses réductions de production et une détérioration de la demande », a résumé Matt Smith de Kpler.

L’analyste souligne que la demande d’essence aux États-Unis n’est pas aussi bonne qu’attendu, ce qui va se répercuter bientôt sur l’activité des raffineries.

La demande d’essence n’est en hausse que de 1 % sur un an, selon les dernières données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), précise encore Matt Smith.

« Le début d’année paraît assez médiocre aux yeux de beaucoup en terme de demande et c’est ce qui inquiète les Saoudiens : voir l’offre dépasser la demande », a expliqué l’expert à l’AFP. « C’est pour cela qu’ils prolongent les coupes de production », a-t-il ajouté, afin de maintenir les prix.

À Riyad, le président russe Vladimir Poutine et le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, ont profité d’une rare rencontre en tête-à-tête pour souligner la nécessité pour les producteurs de pétrole de respecter leurs engagements en matière de réduction de l’offre, selon un communiqué commun publié jeudi.  

Les deux dirigeants « ont tenté aujourd’hui de rallier les troupes de l’OPEP », a commenté Phil Flynn de Price Futures Group.  

Ils « ont exhorté toutes les puissances de l’OPEP à se joindre aux réductions de pétrole. Ce n’est pas exactement un vote de confiance », a ajouté l’analyste.

Le marché reste ainsi toujours sceptique face à la promesse de membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés de l’alliance OPEP+, de nouvelles coupes conjuguées de 900 000 barils par jour, en net, de janvier à mars prochains.