Les 2100 agents de bord d’Air Transat pourraient bientôt avoir une nouvelle convention collective : le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a annoncé dimanche soir la conclusion d’une nouvelle entente de principe avec Air Transat.

Des assemblées générales syndicales doivent avoir lieu dans les prochains jours pour dévoiler le contenu de l’entente aux employés concernés. Elle sera également soumise à un vote, qui pourrait mettre fin à un conflit de travail qui dure depuis plusieurs mois.

La convention collective de ces agents de bord établis aux aéroports de Montréal et de Toronto est arrivée à échéance le 31 octobre 2022, et les négociations entre les deux parties ont commencé officiellement le 27 avril dernier.

Le 27 novembre, les agents de bord ont adopté de manière presque unanime un mandat de grève, votant en faveur de celui-ci à 99,8 %. Selon le SCFP, il s’agissait « de loin du plus haut résultat de l’histoire de [sa] composante Air Transat ».

Le 14 décembre dernier, une première entente de principe était toutefois intervenue entre la SCFP et Air Transat. Soumise aux membres lors d’assemblées générales tenues une dizaine de jours plus tard, elle avait été rejetée par les agents de bord à 98,1 %. Pas moins de 87 % des agents avaient exprimé leur voix dans ce rejet sans équivoque.

Mandat de grève

Si les agents de bord devaient cette fois accepter l’entente de principe, la menace d’une possible grève prendrait fin. D’ici là et jusqu’au 23 janvier, le mandat de grève demeure valide, mais le syndicat n’avait pas eu recours à cet ultimatum après qu’a été rejetée la première entente, au grand bonheur des passagers s’envolant sur les ailes d’Air Transat. En cas de grève, qui devrait être annoncée avec un préavis minimal de 72 heures, les activités du transporteur seraient paralysées – du moins, en partie.

« Une grève est considérée comme quelque chose qui ne relève pas du contrôle du transporteur », avait expliqué plus tôt cette semaine Sylvie De Bellefeuille, d’Option consommateurs, à La Presse. « Dans ce genre de situation, on a droit essentiellement à un réacheminement. Et si la compagnie aérienne n’est pas en mesure de le faire dans un délai de 48 heures, les consommateurs pourraient demander un remboursement, mais il n’y a pas d’indemnité supplémentaire qui s’applique. »

Dominic Levasseur, président de la composante Air Transat du SCFP, s’était dit persuadé que l’entente proposée à la mi-décembre satisferait ses troupes avant que celles-ci ne la rejettent massivement. Aucun commentaire n’a été fait dans la foulée de l’entente survenue dimanche.

L’une des principales revendications syndicales concerne les heures non rémunérées. Le syndicat évalue qu’un agent de bord travaille en moyenne 35 heures par mois sans rémunération, par exemple lorsqu’un vol est annulé, ou même simplement le temps consacré à l’embarquement et au débarquement.

Au début de 2023, le syndicat avait lancé une campagne afin d’inciter le gouvernement fédéral à modifier la réglementation permettant aux transporteurs de ne pas rémunérer ces heures, sans succès.

Avec la collaboration d’Isabelle Dubé, La Presse