(Londres) L’Iran a utilisé la banque britannique Lloyds et la filiale au Royaume-Uni de l’espagnole Santander pour déplacer des fonds et échapper aux sanctions américaines, affirme le Financial Times dans son édition de lundi.

Les deux banques ont fourni des comptes à des sociétés-écrans basées au Royaume-Uni, mais appartenant en fait à une société de pétrochimie contrôlée par Téhéran et visée par des sanctions américaines depuis 2018, d’après le Financial Times sur la base de documents consultés par le quotidien financier.

Cette société fait partie d’un « réseau que les États-Unis accusent d’avoir levé des millions de dollars pour les Gardiens de la révolution iraniens et de travailler pour des agences de renseignement russes qui lèvent de l’argent pour des milices affiliées à l’Iran », poursuit le FT.

Une porte-parole de Santander UK contactée par l’AFP a assuré que la banque « n’a commis aucune enfreinte aux sanctions américaines sur la base de notre enquête ».  

« Nous avons des politiques et procédures en place pour nous assurer que nous respectons les demandes liées aux sanctions et continuerons à échanger proactivement avec les autorités britanniques et américaines », ajoute-t-elle.

Un porte-parole de Lloyds, également contacté par l’AFP, a lui aussi déclaré que les activités de la banque britannique sont « menées de façon à être en conformité avec la loi sur les sanctions ».

Il affirme cependant ne pas pouvoir s’exprimer sur des clients particuliers ou, « en raison de restrictions légales, sur les informations portant sur des activités suspicieuses transmises aux autorités ».

Une source proche de Lloyds assure que le client auquel fait allusion le Financial Times n’est pas soumis aux sanctions britanniques ou américaines.

Le ministère des affaires étrangères britannique s’est pour sa part contenté de répondre aux demandes de commentaires de l’AFP en répondant que « le Royaume-Uni a désigné plus de 400 individus ou entités iraniennes en relation aux activités régionales déstabilisatrices de l’Iran, aux abus de droits humains et à la prolifération nucléaire », tout en se refusant à commenter sur d’« éventuelles futures sanctions ».