Tous les vendredis, une personne du milieu des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Indu Krishnamurthy, directrice générale de Microcrédit Montréal, répond à nos questions.

Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous ?

Aie confiance en toi. Je suis une personne qui accepte le doute. Je crois qu’on doit davantage écouter nos intuitions.

Est-ce que les femmes entrepreneures que vous côtoyez doutent davantage ?

Oui. Les femmes doutent plus, sont moins sûres d’elles particulièrement lorsqu’il est question de contracter des dettes. Donc, nécessairement, leurs entreprises sont plus petites et croissent plus lentement.

Quel est le principal défi des femmes entrepreneures ?

Beaucoup choisissent l’entrepreneuriat avec le désir de faciliter la conciliation travail-famille. Mais être entrepreneure n’est pas facile. Il y a aussi des défis d’accès à des réseaux et au financement.

Qui admirez-vous dans le monde des affaires ?

Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia. C’est quelqu’un qui a cru en ses valeurs. Quand il a pris sa retraite, il a créé un organisme [fiducie et ONG] qui lutte contre les changements climatiques. Il a pensé à ses valeurs, il a misé sur la pérennité.

Quel livre avez-vous l’habitude de recommander ?

J’aime bien des livres motivationnels. Récemment, j’ai donné à ma collègue un livre sur l’empathie d’Anita Nowak, une professeure [de McGill] qu’on connaît bien ici, Purposeful Empathy.

Avez-vous un objet préféré sur votre bureau ?

J’ai une petite étoile orange en émail qui me fait penser au soleil. Elle vient de l’Atelier, un OBNL qui se trouve dans le même édifice que nous. C’est un atelier qui a un programme d’insertion qui permet à des gens qui ont des problèmes de santé mentale de fabriquer des objets de métiers d’art.

Quel conseil êtes-vous heureuse d’avoir ignoré ?

Mon papa voulait que j’étudie la génétique. Il croyait qu’il y avait beaucoup d’avenir là-dedans, avec la biotechnologie. L’impact de mon travail est différent. Il y a des impacts sur les gens dans les deux cas, mais je ne pouvais pas imaginer faire une carrière scientifique.

Quelles sont votre meilleure et votre pire habitude ?

Ma meilleure habitude est d’écouter. Je suis quelqu’un qui écoute plutôt que quelqu’un qui parle. Ma pire est la procrastination. Je procrastine. J’ai besoin de l’adrénaline pour fonctionner. Ça me prend une échéance.

Avez-vous un mantra ?

En Inde [où est née Indu Krishnamurthy], un mantra, c’est un mot en sanskrit qui est comme une prière. On croit que quand tu répètes un mantra, tu deviens plus fort. Mon mantra court est « Om ». Juste l’acte de dire « Om » nous ramène à notre respiration. Ça nous amène dans le moment présent. Pour mon mantra long, quand j’ai un peu plus de temps, je répète le « Gayatri Mantra ». Ma tante m’avait dit que c’était un mantra réservé aux hommes et que les femmes ne devaient pas l’utiliser. Trop puissant. Dans cette prière, on s’adresse au soleil qui brille depuis des milliers d’années sur la terre, dans le ciel et sur les âmes. Nous méditons pour que la lumière sacrée rayonnante illumine notre intellect. Comme le soleil.

Que faites-vous pour féliciter ou remercier quelqu’un ?

Je suis sincère. Je lui dis merci, en le regardant dans les yeux.

 Qui est Indu Krishnamurthy ?

Directrice générale de Microcrédit Montréal depuis 2017, Indu Krishnamurthy travaille dans l’organisation depuis une quinzaine d’années – elle y a commencé comme bénévole.

Microcrédit Montréal offre du financement à des entreprises ou des projets d’entreprise ainsi qu’à des professionnels formés à l’étranger qui en obtiennent difficilement dans les réseaux traditionnels.

L’année dernière, une trentaine de professionnels immigrants ont bénéficié de prêts, ainsi qu’une cinquantaine d’entreprises dont les deux tiers avaient des femmes comme dirigeantes. Microcrédit Montréal offre également de l’accompagnement, dont une formation en entrepreneuriat consacrée aux femmes.