Québec compte de plus en plus sur Hydro-Québec pour rééquilibrer ses finances : la société d'État devra accélérer sa contribution au remboursement de la dette publique en développant ses marchés d'exportation.

Québec compte de plus en plus sur Hydro-Québec pour rééquilibrer ses finances : la société d'État devra accélérer sa contribution au remboursement de la dette publique en développant ses marchés d'exportation.

Le nouveau budget du gouvernement ajoute 200 M$ aux 500 M$ placés dans le Fonds des générations en février dernier par Michel Audet, qui avait puisé ce montant à même la vente de la participation d'Hydro dans Transelec Chile.

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, va chercher le nouveau montant à même les «résultats exceptionnels d'Hydro-Québec», qui voit en même temps sa mission d'alimentation du fonds alourdie.

«Nous donnons à Hydro-Québec le mandat formel d'augmenter ses activités d'exportation d'électricité», indique Mme Jérôme-Forget.

D'ici 2010, la société d'État devra porter à 400 M$, en moyenne, sa contribution annuelle issue de l'exportation. En comptant les redevances déjà attendues d'Hydro-Québec, son apport au Fonds des générations atteindrait ainsi 1 G$ par année.

«Grâce à cette fabuleuse ressource qu'est notre «or bleu», nous allons créer de la richesse en nous attaquant avec fermeté à la dette, tout en contribuant à l'amélioration de la qualité de l'environnement», déclare la ministre.

Québec compte sur le Fonds des générations pour réduire le poids de la dette à 25 % en moins de 20 ans, soit d'ici l'année 2025-2026.

«Au 31 mars 2026, près de 42 G$ auront été accumulés pour rembourser la dette», prévoit Monique Jérôme-Forget.

La dette québécoise atteignait 122,4 G$ à la fin mars, ayant augmenté de 4,1 G$ ou 3% durant la dernière année financière. Québec attribue en bonne partie ce gonflement en chiffres absolus, malgré des budgets officiellement équilibrés, à ses investissements dans ses sociétés d'État et dans ses infrastructures.

Vivement critiqué par les partis d'opposition pour laisser ainsi l'endettement québécois s'amplifier, le gouvernement souligne que le poids de la dette dans l'économie a diminué de 10% en 10 ans: de 52 % du PIB en 1997, il devrait s'établir à 42 % en 2008.

Québec déclare son nouveau budget équilibré même s'il n'est pas conforme aux normes comptables canadiennes. La ministre des Finances promet de s'adapter progressivement à ces normes, comme le réclamait l'automne dernier le vérificateur général, selon qui Québec a caché des déficits de 5,3 G$ depuis trois ans.

Les revenus de l'État affichent une très légère hausse de 1,2%, qui les porte à 61G$. Les dépenses ont monté de 3,9% à 53,8 G$, une croissance monopolisée par les secteurs de la santé et de l'éducation. Une somme de 7,2G$ est allée au paiement des intérêts de la dette.