Des dizaines de milliers de travailleurs de General Motors du Canada et du secteur canadien des pièces automobiles subissent l'impact de la grève amorcée lundi contre GM aux États-Unis, a affirmé lundi le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Buzz Hargrove.

Des dizaines de milliers de travailleurs de General Motors du Canada et du secteur canadien des pièces automobiles subissent l'impact de la grève amorcée lundi contre GM aux États-Unis, a affirmé lundi le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Buzz Hargrove.

«Il n'est pas inconcevable que d'ici à la fin de cette semaine, nous puissions avoir entre 80 000 et 100 000 personnes sans emploi - pour la plupart en Ontario, certains au Québec ü en conséquence du conflit», a déclaré M. Hargrove.

Le débrayage de 73 000 membres du Syndicat international des travailleurs unis de l'automobile, de l'aérospatiale et de l'outillage agricole d'Amérique (TUA), que ce dernier impute à une impasse au sujet de la question de la sécurité d'emploi, tient son origine dans les efforts du constructeur automobile visant à faire subir aux travailleurs le poids d'importations «injustes» de véhicules aux États-Unis, a ajouté le dirigeant syndical.

M. Hargrove a également dit soupçonner que GM adoptera une approche similaire lors des négociations avec ses travailleurs canadiens, l'an prochain.

«Les répercussions (de la grève) sur nos usines d'automobiles seront presque immédiates», a-t-il affirmé en conférence de presse, quelque deux heures et demie après le début du débrayage des membres du syndicat américain, affirmant que 17 500 travailleurs canadiens de GM étaient susceptibles d'être affectés.

Steve Low, porte-parole de la filiale canadienne de GM, a refusé de se faire précis au sujet des fermetures, affirmant que les affaires se poursuivaient normalement, lundi, et que «nous allons travailler afin de maintenir les activités pendant aussi longtemps que possible, et nous allons prendre les choses un jour à la fois».

M. Hargrove a affirmé que l'usine numéro un de GM au Canada, à Oshawa, à l'est de Toronto, cesserait tôt mardi la production des berlines Impala de Chevrolet, et que l'usine numéro deux, où sont produits les modèles Grand Prix de Pontiac et Allure de Buick, arrêterait ses activités à la fin du quart de jour, également mardi. Ces deux usines emploient 5600 personnes.

L'usine de camions d'Oshawa, où travaillent 3900 personnes, compte suffisamment de pièces pour maintenir la production des modèles Silverado et Sierra pendant environ trois jours, a ajouté M. Hargrove.

Les usines de montage sont affectées par des pénuries de pièces livrées selon le principe de la livraison du juste-à-temps appliqué par GM aux Etats-Unis.

L'usine de boîtes de vitesse de GM à Windsor, en Ontario, employant 1400 travailleurs, a déjà été fermée, et M. Hargrove a indiqué que celle de pièces de St. Catherines, également dans la province ontarienne, subirait bientôt le même sort en raison de la faiblesse de la demande aux États-Unis.

M. Hargrove a estimé à 40 000 le nombre des ouvriers travaillant chez des sous-contractants qui pourraient être touchés par la grève.