Trois questions de planification financière à revoir, à la lumière de la nouvelle mesure de fractionnement des revenus.

Trois questions de planification financière à revoir, à la lumière de la nouvelle mesure de fractionnement des revenus.

QUESTION: Doit-on encore cotiser au REER du conjoint?

REPONSE: Le fractionnement du revenu ne date pas d'hier. Les contribuables disposent depuis longtemps de méthodes pour mieux répartir les revenus entre deux conjoints retraités et réduire l'impôt global du couple.

Par exemple, un travailleur peut, durant toute sa carrière, cotiser au Régime enregistré d'épargne-retraite (REER) de son conjoint si celui-ci est susceptible d'avoir des revenus inférieurs à la retraite.

Avec la nouvelle mesure fiscale de fractionnement du revenu, le REER du conjoint est-il devenu désuet? Cela dépend de la situation du couple.

Certains conjoints de fait ne sont pas chauds à l'idée de cotiser au REER de leur conjoint car, en cas de séparation, les actifs ne leur appartiennent plus.

«Pour les gens qui avaient cette appréhension, le nouveau choix fiscal annuel de fractionner les revenus devient assurément la stratégie à adopter», dit Daniel Laverdière, de Planification financière Banque Nationale.

Pour les couples mariés, c'est différent: en cas de divorce, le patrimoine familial (REER y compris) est séparé en deux de toute façon. Alors, pour les gens mariés qui n'ont pas la même réticence à diviser leurs épargnes, le REER du conjoint reste une option avantageuse pour plusieurs raisons.

Il est plus flexible que le nouveau choix fiscal. Il permet de fractionner les revenus à 100% au lieu de 50%. On n'a pas à attendre 65 ans pour le mettre en application. Chez les plus jeunes, le REER du conjoint peut servir à doubler le retrait dans le cadre du Régime d'accès à la propriété (RAP) pour acheter sa première maison.

QUESTION: Devient-il plus avantageux d'opter pour une rente plutôt qu'une valeur de transfert?

REPONSE: Quand un employé quitte son boulot au milieu de sa carrière, il doit prendre une décision financière majeure. Doit-il laisser l'argent qui lui est dû dans le régime de retraite de son ancien employeur, qui lui versera une rente à sa retraite?

Ou doit-il plutôt choisir de recevoir une somme forfaitaire qu'il pourra gérer à sa guise dans un compte enregistré à son nom?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans ce choix. Mais désormais, le fractionnement des revenus fera pencher la balance du côté de la rente.

C'est que le retraité peut fractionner sa rente dès son départ à la retraite, peu importe son âge. Dans un compte enregistré, il faut attendre à 65 ans. Cela représente une économie de plusieurs milliers de dollars par année.

Année après année, cela peut valoir très cher, surtout si la personne part assez jeune à la retraite, précise Aurèle Courcelles, directeur de la planification financière avancée au Groupe Investors.

QUESTION: Acheter une rente vaut-il la peine?

REPONSE: Pour les retraités qui n'ont aucun revenu admissible au fractionnement de revenu, il existe une façon de s'en créer. Il s'agit d'utiliser des épargnes dans un compte non enregistré pour acheter une rente, soit un contrat d'assurance qui prévoit le versement d'une certaine somme durant une période déterminée ou jusqu'à la fin de ses jours.

Les paiements sont composés d'une partie du capital investi, qui est remis au rentier, et d'une portion de revenus sur le capital. Cette dernière portion est admissible au fractionnement, souligne M. Courcelles.

Pour certains couples, l'achat d'une rente devient ainsi plus avantageux qu'un dépôt à terme, qui verse des revenus d'intérêt imposés au maximum sans possibilité de fractionnement.