Après avoir largué sa division d'armoires de cuisine en 2006, le fabricant en difficulté Maax songe maintenant à cesser de produire des spas pour se concentrer exclusivement sur les articles de salle de bains.

Après avoir largué sa division d'armoires de cuisine en 2006, le fabricant en difficulté Maax songe maintenant à cesser de produire des spas pour se concentrer exclusivement sur les articles de salle de bains.

C'est ce qu'a indiqué Denis Aubin, vice-président à la direction et chef des services financiers, pendant un entretien avec La Presse Affaires.

«L'avenir pour la compagnie, c'est de se concentrer dans ce qu'on connaît le mieux et ce dans quoi on est les meilleurs, soit le secteur des salles de bains, et de profiter de la croissance quand le cycle (immobilier) va se renverser aux États-Unis», a expliqué M. Aubin.

Les ventes de spas ont reculé de 16,4% chez Maax pendant les trois premiers trimestres de l'année financière, tandis que les ventes globales ont décliné de 13,4%. Les spas ont rapporté 27,1 M$ durant cette période, 8% du chiffre d'affaires total.

Maax pourrait fermer ou encore vendre sa division de spas. «Je n'exclus rien pour l'instant, mais le plus avantageux, c'est de la vendre», a souligné Denis Aubin.

Dossier chaud

Pour l'heure, les dirigeants de Maax ont un dossier beaucoup plus chaud à régler que celui des spas. Ils sont toujours en pourparlers intensifs avec leurs créanciers pour restructurer l'imposante dette du groupe, qui atteignait 508,6 M$ au 30 novembre dernier.

«L'objectif de l'équipe de direction, c'est de réduire la dette considérablement, a expliqué M. Aubin. La façon d'en arriver là, c'est en ayant des négociations avec nos créanciers, qui vont devoir convertir leur dette en équité. Donc, ça va nécessiter un changement de l'actionnariat de la compagnie.»

Maax a réussi à obtenir un «délai de grâce» de ses créanciers en janvier dernier pour restructurer sa dette, lequel a été prolongé à deux reprises. La société a jusqu'au 1er avril pour en arriver à une entente.

Malgré l'état critique de la situation, Maax est tout de même bien placée pour en arriver à un règlement, croit le chef des finances.

«L'avantage qu'on a en ce moment, c'est qu'au fil des années, notre dette s'est concentrée dans les mains de quelques investisseurs, a-t-il expliqué. Leur profil fait en sorte qu'ils peuvent être des prêteurs, mais ils peuvent aussi être des actionnaires. Ce n'est pas comme si on avait un syndicat bancaire qui essayait de se faire rembourser.»

Maax n'est pas au bord de la faillite et toutes les parties concernées souhaitent la pérennité de l'entreprise, a insisté Denis Aubin. «Il n'y a pas de scénario dans lequel Maax pourrait fermer ses portes. Pas du tout.»

Les 2700 travailleurs de Maax - ils étaient 3200 avant le rachat de l'entreprise par un groupe d'investisseurs privés en 2004 - sont malgré tout inquiets. L'un d'eux a confié cette semaine à La Presse Affaires que «la tension est haute» au sein du personnel.

Denis Aubin affirme que des efforts ont été faits pour calmer les travailleurs. «On a communiqué avec nos employés, on a essayé de les rassurer de ce côté-là. Mais ce sont des discussions complexes et ce n'est pas facile pour eux de saisir toutes les subtilités là-dedans.»

Maax a tiré la sonnette d'alarme sur sa situation financière en décembre dernier, quand elle a annoncé être incapable de rembourser des intérêts de 7,3 M$ sur un prêt de 150 M$.

L'entreprise a obtenu peu après le «délai de grâce» qui est toujours en vigueur.

Les activités du groupe se poursuivent normalement, et les fournisseurs sont payés comme à l'habitude, a assuré Denis Aubin.