Président-directeur général par intérim de la Société des alcools du Québec (SAQ) depuis la fin novembre 2007, Philippe Duval occupera sans doute le poste de façon permanente, selon des informations recueillies par La Presse Affaires.

Président-directeur général par intérim de la Société des alcools du Québec (SAQ) depuis la fin novembre 2007, Philippe Duval occupera sans doute le poste de façon permanente, selon des informations recueillies par La Presse Affaires.

L'attachée de presse de la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget, Catherine Poulin, s'est toutefois refusée vendredi à «infirmer ou à confirmer» la rumeur.

Elle rappelle toutefois que le président du conseil de la SAQ, Norman Hébert, a indiqué jeudi, au moment de l'étude des crédits du ministère des Finances par la commission des finances publiques, qu'il y avait, parmi les candidats au poste, un cadre de la SAQ.

«Tout le monde a compris que c'était Duval», explique Denis Lessard, chef de bureau de La Presse à l'Assemblée nationale.

«Les libéraux ne veulent pas un gars qui va arriver là et qui va tout chambarder. Le gouvernement est minoritaire (...) La situation favorise Duval», explique de son côté quelqu'un de très actif dans le milieu du vin et en même temps proche des cercles libéraux.

Arrivé à la tête de la SAQ au moment du départ de l'ex-PDG Sylvain Toutant, mais à titre d'intérimaire, Philippe Duval a plusieurs atouts dans son jeu.

Ex-vice-président aux ressources humaines et aux communications de Molson, il connaît bien le marché de détail.

Puis, entré à la SAQ en décembre 2003, il occupa d'abord le poste de vice-président, ressources humaines et communications internes, et ce fut à ce titre qu'il eut à mener les négociations avec le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ à l'automne 2004, peu après l'entrée en fonction de Sylvain Toutant.

Il a aussi travaillé au service des ventes de la SAQ à partir de février 2006, en remplacement de Laurent Mériault au poste de vice-président, exploitation des réseaux de vente.

Un autre de ses atouts, et non des moindres, est qu'il a pour ainsi dire calmé le jeu dans le milieu, après les turbulences que traversa la SAQ au début de 2006, au moment où la société d'État chercha (en vain) à gonfler artificiellement ses prix de détail, à la suite de l'appréciation du dollar canadien vis-à-vis de l'euro.

En bref: les relations sont à l'heure actuelle nettement meilleures qu'elles n'étaient entre la SAQ, les agences qui représentent les fournisseurs et les fournisseurs eux-mêmes.

Il y a aussi que la SAQ montre plus de souplesse qu'avant et s'apprête entre autres à simplifier et à rendre moins rigide sa mécanique touchant les quotas de vente, en ce moment à la fois très compliquée et très exigeante.

«Et il veut le poste», dit la même source.

Diplômé en relations industrielles, Philippe Duval, qui a dans la cinquantaine, a une feuille de route bien garnie et fut au départ de sa carrière, à partir de mai 1971, directeur des relations de travail à la Société de développement de la Baie James.

Enfin, selon les nouvelles règles de gouvernance édictées par Québec, c'est au conseil d'administration des sociétés d'État d'indiquer au gouvernement, en cas de vacance, quel candidat il recommande de nommer à leur tête.

Pour ce qui est de la SAQ, tout devrait être fait «d'ici juillet», dit Catherine Poulin.