Fini les rumeurs: le Canada se dote d'une seule Bourse combinant les actions et les dérivés avec la fusion des marchés montréalais et torontois.

Fini les rumeurs: le Canada se dote d'une seule Bourse combinant les actions et les dérivés avec la fusion des marchés montréalais et torontois.

La Bourse de Montréal [[|ticker sym='T.MXX'|]] et celle de Toronto [[|ticker sym='T.X'|]] annoncent lundi matin qu'elles créent le Groupe TMX, par la voie d'une offre d'achat en actions et au comptant.

Ainsi, le Groupe TSX versera aux actionnaires de la Bourse de Montréal la moitié d'une action et 13,95 $ comptant pour chaque action ordinaire de la compagnie montréalaise si l'offre se répartit comme prévu.

Cela représente une valeur de 42,56 $ l'action si l'on fait les calculs à partir du cours de clôture de l'action du Groupe TSX le vendredi 7 décembre.

Les actionnaires ont quand même le choix entre 0,7784 action ou 39 $ comptant.

Dans le cadre de cette fusion, Montréal demeure la capitale canadienne des produits dérivés et garde le contrôle de son marché climatique. La Bourse de Montréal conserve sa direction et son siège social, en plus de pouvoir désigner cinq des 18 administrateurs du Groupe TMX.

Le Groupe TMX sera basé à Toronto et Wayne Fox en présidera le conseil d'administration. Ce C.A. devra compter 25% de membres québécois. L'Autorité des marchés financiers sera toujours l'entité responsable des activités de la Bourse de Montréal.

Le Groupe TMX, dirigé par le chef de la direction Richard Nesbitt et le chef adjoint Luc Bertrand, sera encadré par une restriction limitant sa propriété à un plafond de 10% par actionnaire.

Les synergies annuelles devraient s'élever à 25 M$ et on s'attend à ce qu'elles se réalisent pleinement à partir de 2009.

Le projet de fusion réaffirme les visées précédentes pour la croissance internationale grâce à des initiatives comme celle du Boston Options Exchange et promet d'élargir l'offre en matière de compensation.

«Ce regroupement résulte d'une vision commune pour l'avenir des marchés financiers du Canada», commente Richard Nesbitt, PDG du Groupe TSX.

«Les clients du Canada et d'ailleurs bénéficieront de niveaux de liquidité accrus, du développement accéléré de produits, ajoute M. Nesbitt, d'une gamme de produits pleinement diversifiée et d'une technologie de qualité supérieure.»

«Le nouveau groupe redéfinira les marchés financiers au Canada et renforcera sa position à l'échelle mondiale», ajoute Luc Bertrand, PDG de la Bourse de Montréal.

«Le Groupe TMX, selon M. Bertrand, offrira des services d'inscription, de négociation et de compensation ainsi que des services de données sur les marchés aussi bien au marché au comptant qu'aux marchés des dérivés dans de multiples catégories d'actifs.»

Une assemblée spéciale le 13 février

Le conseil d'administration de la Bourse de Montréal a déjà dit oui à la transaction et les actionnaires pourront faire de même lors d'une assemblée spéciale le 13 février 2008. Une circulaire sera postée aux actionnaires le 14 janvier.

Déjà, l'engagement des administrateurs et des dirigeants de la Bourse de Montréal procure 7% d'appuis à la fusion.

Il faut aussi obtenir l'aval des autorités réglementaires comme l'AMF, le Bureau de la concurrence et la Securities and Exchange Commission des États-Unis.

La fusion devrait clôturer au premier trimestre 2008. Si la transaction ne devait pas avoir lieu, la Bourse de Montréal verserait une indemnité de 46 M$.

Afin de mener à bien leur union, les deux entreprises se sont armées de conseillers.

Toronto a retenu les conseils financiers de BMO Marché des capitaux, de Valeurs mobilières Desjardins et de UBS Securities. Du côté légal, c'est le cabinet Davies Ward Phillips Vineberg qui lui a donné un coup de main.

La Bourse de Montréal, elle, a choisi de faire affaire avec Citigroup Global Markets, la Financière Banque Nationale et le cabinet d'avocats Ogilvy Renault.

L'AMF consultera en février

Monique Jérôme-Forget, ministre des Finances du Québec, a réagi au projet de fusion en disant que l'Autorité des marchés financiers tiendrait des audiences publiques en février pour permettre de peser le pour et le contre d'une fusion boursière.

Après coup, l'AMF fera une évaluation de la transaction.

Mme Jérôme-Forget dit que le gouvernement veut que l'entente annoncée lundi reflète les intérêts de la Bourse de Montréal.

De son côté, la Caisse de dépôt et placement du Québec salue le geste, jugeant en tant qu'actionnaire qu'un débat public s'impose. Selon le bas de laine des Québécois, il faut que la fusion soit viable étant donné la concurrence féroce sur les marchés et la part grandissante des entreprises canadiennes cotées aux États-Unis

«Ceci est d'autant plus important que le marché des produits dérivés standardisés quant à lui a de bonnes chances de connaître une forte croissance dans les années à venir», dit Henri-Paul Rousseau, PDG de la Caisse, par voie de communiqué.

L'institution se questionne sur la gouvernance du Groupe TMX, sur le centre de décision et sur le rôle qu'y joueront les représentants québécois.

«La Caisse souhaite, ajoute-t-il, connaître l'impact qu'auront ces changements sur les activités traditionnelles comme celles effectuées par la Bourse de Toronto et la valeur commerciale de ces activités par rapport à celles effectuées par la Bourse de Montréal.»