La saga des approvisionnements revient hanter les petites et moyennes entreprises en technologie de l'information (TI) de la région. Cette fois, c'est le projet du gouvernement Harper de regrouper les contrats de services professionnels totalisant plus d'un milliard pour favoriser des ententes à long terme de 15 à 20 ans qui soulèvent de vives inquiétudes.

La saga des approvisionnements revient hanter les petites et moyennes entreprises en technologie de l'information (TI) de la région. Cette fois, c'est le projet du gouvernement Harper de regrouper les contrats de services professionnels totalisant plus d'un milliard pour favoriser des ententes à long terme de 15 à 20 ans qui soulèvent de vives inquiétudes.

Mike O'Neil, président de Cabinet, une association régionale regroupant une quinzaine de firmes de TI de la région comptant plus de 1000 employés, avec des contrats annuels de plus de 100 millions $, avertit le sénateur et ministre des Travaux publics et services gouvernementaux, Michael Fortier, que ce changement aura des conséquences négatives pour les PME.

"Si le gouvernement fait l'implantation de ce changement au mode d'attribution des contrats pour les services professionnels en technologie de l'information, il y aura un impact négatif important pour les PME : perte de revenus, fermeture d'entreprises, pertes d'emplois et autres", soutient le président de l'association Cabinet, dans une lettre transmise au ministre Fortier.

Il soutient qu'un gestionnaire de Travaux publics et services gouvernementaux a informé les firmes que le ministère s'apprêtait à revoir ses méthodes d'attribution de contrats. Le Ministère souhaite regrouper les contrats pour les services professionnels afin d'offrir des contrats de plus d'un milliard sur des périodes de 15 à 20 ans.

"Lorsque nous l'avons questionné sur l'éligibilité pour les petites et moyennes entreprises pour ces contrats, le gestionnaire a indiqué aux représentants des compagnies présentes qu'elles devraient former des consortiums dans le but de répondre aux offres à commandes", souligne M. O'Neil.

Il rappelle que la vérificatrice générale Sheila Fraser, le comité des comptes publics et diverses études ont démontré que le regroupement des contrats ne permet pas d'épargner de l'argent et devrait être retenu seulement lorsqu'aucune autre solution ne peut être trouvée.

"Nous sommes prêts à vous rencontrer afin de vous soumettre d'autres possibilités qui permettraient à votre ministère d'établir un mode d'attribution de contrats en technologie de l'information plus efficace et efficient au niveau des coûts", souligne le président O'Neil.

Ce n'est pas la première fois que les changements proposés par le gouvernement conservateur soulèvent de vives inquiétudes dans la région.

Après avoir annoncé son intention de réduire ses coûts de 2,5 milliards $ sur cinq ans dans les dépenses en biens et services, lors du budget précédent, plusieurs agences de placement avaient dénoncé, en juillet 2006, la décision du Ministère de réduire le nombre d'agences de placement, de près de 141 à seulement sept, pour les offres à commandes des contrats d'aide temporaire totalisant 200 millions $.

Les agences avaient mené une dure bataille pour faire renverser cette décision.