Mécachrome pourrait remonter à bord de la CSeries.

Mécachrome pourrait remonter à bord de la CSeries.

«Nous sommes en discussion avec Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] pour savoir à quel niveau nous pourrions être impliqués», déclare la directrice des relations avec les investisseurs de Mécachrome, Elina Tea, en entrevue avec La Presse Affaires.

Mécachrome était le seul fournisseur québécois connu à participer au projet original de la CSeries, une nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

Mécachrome avait investi près de deux millions de dollars dans le développement du mât de réacteurs des nouveaux avions. Il s'agit d'une pièce importante puisque c'est le lien entre le moteur et l'aile.

C'est par le mât que passent tous les conduits où transitent les données électroniques et l'alimentation.

«Il n'est pas garanti que nous ferons la même chose dans le nouveau programme puisqu'il s'agit d'un nouveau concept», indique Mme Tea.

Il n'est pas garanti non plus que Mécachrome participera de façon intensive au projet.

L'entreprise d'origine française, qui a installé son siège social international à Montréal en 2004, est déjà très occupée avec d'importants programmes comme le Boeing 787 (Dreamliner).

Il s'agit d'un programme particulièrement prometteur parce que l'appareil devrait se décliner en plusieurs versions.

«C'est énormément d'opportunités pour nous», soutient Mme Tea.

Le tout nouveau A350 XWB intéresse également Mécachrome, qui collabore avec Airbus depuis plusieurs décennies.

«Nous regardons avec Airbus à quel niveau nous pouvons participer», indique Mme Tea.

Elle fait valoir que Mécachrome est en position avantageuse. L'industrie aéronautique connaît une telle activité qu'il n'est pas facile pour les avionneurs de trouver de la capacité de production chez des fournisseurs.

«Nous avons le privilège de choisir, lance Mme Tea. C'est sûr que nous aimerions participer à tous les programmes, mais il nous faut regarder chaque projet de façon systématique en fonction de nos critères de retour sur l'investissement.»

Impact variable des délais

Pour la CSeries, comme pour d'autres programmes, Mécachrome peut jouer le rôle de fournisseur de premier rang, qui consiste notamment à intégrer divers sous-systèmes.

Il peut également jouer un rôle de fournisseur de deuxième ou de troisième rang, ce qui présente certains avantages, notamment des investissements moins importants.

«Pour le 787, nous sommes fournisseurs de deuxième et de troisième rang, note Mme Tea. Grâce à cela, les délais qui ont caractérisé ce programme ne nous ont pas trop affectés. Ce sont surtout les fournisseurs de premier rang qui accumulent des inventaires importants et qui subissent le gros des impacts des délais.»

Deux autres partenaires étaient impliqués dans le projet initial de la CSeries: Pratt & Whitney Canada (P&WC) pour le moteur et Shenyang Aviation Corporation pour le fuselage central.

La société chinoise fait partie du nouveau programme, mais P&WC a été remplacée par sa société mère, Pratt & Whitney.

Mécachrome, qui emploie près de 400 personnes au Canada, possède de vastes installations de production de composantes aéronautiques à Montréal-Nord et à Mirabel.

En Europe, l'entreprise est également active dans le domaine de l'automobile, et notamment de la Formule Un.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, note que 70% des revenus de Mécachrome proviennent de produits qu'elle est seule à produire.

Il souligne également que l'entreprise a établi de solides relations avec des clients de longue date. Il recommande l'achat du titre de la société, qui s'est inscrite à la Bourse de Toronto en octobre dernier.