Le gouvernement allemand table désormais sur une récession de 6% cette année au lieu du recul de 2,25% attendu jusqu'ici, mais estime que le Produit intérieur brut (PIB) devrait progresser légèrement l'an prochain.

C'est ce qu'a annoncé mercredi le ministère de l'Économie.Le PIB devrait ainsi augmenter de 0,5% en 2010, selon les projections de printemps de Berlin.

Ces prévisions font preuve «de réalisme, de pragmatisme mais aussi d'optimisme», a commenté le ministre de l'Économie Klaus-Theodor zu Guttenberg lors d'une conférence de presse à Berlin. Nous tenons «une légère amélioration pour possible et réalisable» en 2010, a-t-il ajouté.

Berlin se montre ainsi plus optimiste que le Fonds monétaire international (FMI) et les principaux instituts de croissance du pays, qui pensent que le PIB de la première économie européenne va continuer à reculer l'an prochain.

Après un début d'année 2009 catastrophique, l'activité économique devrait se stabiliser «à un niveau faible» par la suite, estime le ministère de l'Économie dans un communiqué.

Le PIB devrait par la suite progresser de 0,1% au premier trimestre 2010 (comparé au quatrième trimestre 2009), puis de 0,2% au deuxième, de 0,3% au troisième et de 0,4% au quatrième, a énuméré M. zu Guttenberg.

Si le gouvernement a revu en revanche sa copie pour 2009, c'est que le PIB a fortement reculé au premier trimestre et qu'il sera «presque impossible de rattraper cela sur le reste de l'année», a fait valoir le ministre.

Le ministre des Finances, Peer Steinbrück, avait estimé récemment le recul du PIB au premier trimestre à 3,3% comparé au trimestre précédent.

L'Allemagne, premier exportateur mondial, a continué à souffrir de la crise économique, qui entraîne une baisse de la demande internationale pour ses produits et donc un recul des exportations.

Pour autant, il n'est selon le ministre de l'Economie pas nécessaire de lancer un troisième plan de soutien à l'économie, après les deux paquets de mesures d'un total d'environ 81 milliards déjà lancés.

La récession va se faire sentir fortement sur le marché du travail. Le chômage devrait progresser cette année à un niveau moyen d'environ 3,7 millions de sans-emploi puis grimper à 4,6 millions en 2010, selon le ministère. En 2008, il avait atteint en moyenne 2,27 millions.

M. zu Guttenberg espère que le chiffre de l'an prochain représentera «un sommet» pour le chômage. Il a aussi exprimé sa «sympathie» à un projet du ministère du Travail de rallonger la durée du chômage partiel de 18 à 24 mois.