À l'heure où les médias écrits et électroniques multiplient les signaux d'alarme quant à la situation précaire dans laquelle ils évoluent, c'est un signal positif que veulent émettre les radios communautaires qui se réuniront en congrès, à Québec, à compter de jeudi.

C'est la première fois que les radios communautaires du Québec se réuniront avec une soixantaine de radios communautaires francophones du Canada, a précisé au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, Tanya Beaumont, présidente de l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec.

Oui, la situation financière de bien des médias est préoccupante, à cause de la concurrence des médias sociaux et de la baisse des revenus publicitaires, concède-t-elle. « C'est sûr que nous aussi, on subit les contrecoups de ça, avec les annonceurs locaux. C'est certain que le commerce du coin, qui avait peut-être l'habitude d'acheter de la publicité radio à sa radio locale, va dire: "à partir de maintenant, j'ai ma page Facebook et je vais juste faire du Facebook". Il y a un travail de plus à faire pour aller rechercher les commerces locaux », explique Mme Beaumont.

Les radios communautaires du Québec ne touchent pas de fonds du gouvernement canadien, contrairement à leurs consoeurs radios communautaires francophones du reste du Canada, qui en touchent parce qu'elles sont en milieu minoritaire, souligne Mme Beaumont.

Une radio communautaire du Québec touche entre 40 000 $ et 60 000 $ par année du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Selon le cas, s'ajoute à cette subvention une somme provenant de la publicité et des partenaires, puis des dons du public, du membership et des activités de financement.

Néanmoins, Mme Beaumont tient à lancer un message de dynamisme, celui des radios communautaires qui diffusent de l'information locale, de la musique québécoise, de la chanson francophone et en sont fières, insiste-t-elle.

Des conférenciers venus d'Europe et d'Afrique participeront également à l'événement, baptisé Les Jours de la radio 2018, du 8 au 11 novembre à Québec.

Toutes ces radios ont plus en commun qu'on pourrait le penser, soutient Mme Beaumont, comme le défi d'intéresser les jeunes à la radio, le défi de faire de la radio avec une toute petite équipe et des moyens modestes, par exemple, et de faire de l'information locale.

Et les radios communautaires espèrent garder contact tout au long de l'année, au-delà du congrès, pour continuer d'échanger sur leurs défis communs, note Mme Beaumont.