(Montréal) L’augmentation de 8,4 % des prix du lait à la ferme annoncée le 29 octobre dernier par la Commission canadienne du lait (CCL) doit entrer en vigueur ce mardi, 1er février.

Cette forte hausse devrait aussi faire croître le coût des produits laitiers dans les marchés d’alimentation.

La société d’État fédérale a indiqué que l’augmentation des prix, qui correspond à environ 0,06 $ le litre, aidera les transformateurs à contrebalancer la hausse des coûts de production imputable à la pandémie de COVID-19.

La CCL fait remarquer que les coûts associés aux aliments pour animaux, à l’énergie et aux engrais ont tous été particulièrement touchés, ce qui a fait chuter les revenus des agriculteurs en deçà de leur coût de production.

En vertu du système canadien de gestion de l’offre, la société de la Couronne doit recenser plus de 200 producteurs laitiers annuellement afin de connaître les coûts réels de production à la ferme. Une fois les données recueillies, elle effectue une moyenne et détermine un revenu juste et équitable pour les producteurs.

Le directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, Sylvain Charlebois, souligne que l’actuelle hausse des prix est presque deux fois plus élevée que son record précédent, de 4,52 %, établi en 2017.

Plus cher pour les consommateurs

Pendant ce temps, au Québec, les consommateurs payent depuis mardi leur lait de 4 à 6 % plus cher, dépendamment du taux de matière grasse et de la région, a indiqué M. Charlebois. Cette décision provient de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

Il s’agit de la seule province où ce prix est réglementé, a-t-il expliqué. Dans les autres provinces, le prix de détail du lait dans les épiceries pourrait augmenter jusqu’à 10 %, tandis que les prix des produits laitiers comme le beurre, le fromage et le yogourt pourraient progresser de jusqu’à 15 %.

Lorsque la décision de la CCL avait été annoncée, le président des Producteurs laitiers du Canada, Pierre Lampron, avaitrappelé que la hausse de prix demandée pour le lait demeurait plus faible que l’inflation qui touche de nombreux autres produits alimentaires depuis le début de la pandémie de COVID-19.

L’Indice des prix à la consommation (IPC) indiquait en octobre dernier une croissance de 7,4 % chez les produits laitiers depuis cinq ans, alors que la viande a connu une croissance de 11,8 %, que les œufs ont subi une hausse de 20,6 % et que le poisson a augmenté de 7,7 %.