(Pékin) L’activité manufacturière en Chine s’est de nouveau contractée en août, à un rythme toutefois moins prononcé qu’attendu, les restrictions anti-COVID-19 et la canicule ayant pesé sur l’économie, selon des chiffres officiels publiés mercredi.

L’indice des directeurs d’achat (PMI) s’est établi à 49,4 points contre 49 en juillet, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).

Un nombre supérieur à 50 témoigne d’une expansion de l’activité. En deçà, il traduit une contraction.  Des analystes anticipaient un repli légèrement plus prononcé (49,2).  

C’est le second mois consécutif que cet indice PMI indique une contraction de l’activité manufacturière.

Ce repli s’explique par « des facteurs défavorables tels que l’épidémie et les températures élevées » en Chine, particulièrement fortes cet été, a commenté un statisticien du BNS, Zhao Qinghe.

La Chine continue à suivre une stricte stratégie zéro COVID-19 en dépit d’un nombre de contaminations très inférieur au reste du monde.

Cette politique se traduit par de multiples confinements dès l’apparition de cas positifs, par des tests PCR quasi obligatoires toutes les 72 ou 48 heures ou encore par le placement en quarantaine de tout voyageur s’étant rendu dans une zone touchée.

Par ailleurs, depuis le début de ses relevés météorologiques en 1961, la Chine n’avait jamais connu d’été aussi chaud, une situation inédite tant par la durée que par l’ampleur de cette canicule.

L’agriculture a beaucoup souffert. Et la chute du niveau des cours d’eau a provoqué une baisse de la production d’énergie hydroélectrique, ce qui a entraîné un rationnement de l’électricité destinée aux entreprises.

« La consommation des ménages et l’investissement des entreprises restent faibles, ce qui augmente le risque d’une spirale déflationniste », prévient dans une note l’économiste Raymond Yeung, de la banque ANZ.  

Par ailleurs, « le gouvernement est enclin à renforcer » sa politique sanitaire « à l’approche du 20e congrès du Parti communiste, qui se tiendra le 16 octobre » à Pékin et « l’activité sera probablement perturbée », souligne-t-il.

Croissance menacée

De son côté, le PMI non manufacturier, qui englobe le secteur des services et de la construction, s’est affiché en territoire positif ce mois-ci, à 52,6 points.

Il s’agit toutefois d’une baisse par rapport à juillet (53,8).

Selon le BNS, l’activité a été portée par l’hôtellerie-restauration, les télécommunications, les services financiers, mais lestée notamment par l’immobilier, secteur toujours en crise avec de nombreux promoteurs très endettés et une demande atone.

Les dirigeants chinois avaient initialement fixé un objectif « d’environ 5,5 % » de croissance du PIB pour 2022.

Mais avec une croissance de seulement 0,4 % sur un an au deuxième trimestre, les analystes estiment peu probable d’atteindre cet objectif annuel, malgré des investissements massifs dans les infrastructures et diverses mesures de relance annoncées ces dernières semaines.