(Washington) Un responsable de la banque centrale américaine (Fed) a indiqué jeudi qu’il soutiendrait une hausse du taux directeur jusqu’à au-delà de 5,4 % dans les mois à venir, si l’inflation ne ralentit pas plus rapidement, et que le marché du travail reste tendu.

Christopher Waller, qui est l’un des gouverneurs de l’institution monétaire, distingue deux scénarios pour la prochaine réunion de la Fed, les 21 et 22 mars, et les réunions suivantes.

Dans l’hypothèse optimiste, où « les créations d’emplois baissent » et l’inflation « recule considérablement […] et reprend sa trajectoire descendante », il indique qu’il soutiendra deux hausses supplémentaires des taux, qui pourraient grimper jusqu’à 5,1 % à 5,4 %.

Il s’agirait du plus haut niveau depuis 2006. Les taux de la Fed sont actuellement compris dans la fourchette de 4,50 à 4,75 %.

Deux rapports seront particulièrement scrutés avant la prochaine réunion : les chiffres du chômage et de l’emploi en février, qui seront publiés le 10 mars, et l’indice CPI de l’inflation, le 14 mars. La Fed privilégie elle une autre mesure pour jauger la hausse des prix, l’indice PCE, qui sera publié le 31 mars.

Car la Fed veut notamment réduire la tension sur le marché de l’emploi, qui connaît une importante pénurie de main-d’œuvre, « qui a entraîné une augmentation croissance des salaires, contribuant à la forte inflation », a détaillé le gouverneur.

Inflation, emploi, ventes au détail : les chiffres de janvier publiés en février ont été bien plus élevés que prévu, alors que le ralentissement tant attendu semblait auparavant en marche.  

« Les données récentes suggèrent que les dépenses de consommation ne ralentissent pas tant que ça, que le marché du travail continue d’être insoutenable et que l’inflation ne baisse pas aussi vite que je le pensais », a relevé M. Waller.

L’inflation est repartie à la hausse en janvier aux États-Unis, à 5,4 % sur un an, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed, et qu’elle veut ramener autour de 2 %.

Et le taux de chômage était au plus bas depuis plus de 50 ans, à 3,4 %.

Un autre responsable de la Fed, Neel Kashkari, a même prévenu mercredi qu’il se montre ouvert à une hausse des taux plus forte que celle de 25 points de base (un quart de point de pourcentage) adoptée lors de la précédente réunion, le 1er février, et qui marquait un ralentissement après plusieurs très forts relèvements.