Le terrain de chasse d’Investissement Québec se limite au Québec, mais l’organisation a été l’an dernier un des investisseurs en capital de risque parmi les plus actifs au Canada.

« On est très fiers de ça », dit la vice-présidente exécutive, placements privés, Bicha Ngo, au sujet du classement des investisseurs en capital de risque pour l’année 2022 publié par Réseau Capital et la Canadian Venture Capital Association (CVCA).

Premier au Québec, Investissement Québec arrive au deuxième rang parmi ses pairs pour le nombre de transactions réalisées au Canada en 2022 et au quatrième rang pour la valeur des transactions. BDC Capital, Inovia Capital et EDC, qui ont une plus grande portée géographique, trônent au sommet de la valeur des transactions réalisées en 2022.

  • INFOGRAPHIE LA PRESSE

  • INFOGRAPHIE LA PRESSE

1/2
  •  
  •  

La taille d’Investissement Québec a doublé depuis 2019 et son mandat a été élargi. C’est ce qui explique en partie la place plus grande que l’organisation occupe dans l’écosystème, explique Bicha Ngo lors d’un entretien avec La Presse. « On est présents à toutes les étapes du développement des entreprises : préamorçage, amorçage, démarrage, accompagnement. »

« L’enjeu était de combler les carences dans la chaîne des capitaux », précise-t-elle au sujet de la réorganisation d’Investissement Québec, qui regroupe maintenant les bureaux régionaux du ministère de l’Économie et de l’Innovation, le Centre de recherche industrielle du Québec et Export Québec.

« On est maintenant très bien positionnés, estime Bicha Ngo. À tous les stades, notre portefeuille a augmenté, et particulièrement dans le capital de risque. »

Dans ses activités de capital de risque, le nombre de transactions a doublé depuis 2019. La valeur de ces transactions est passée de 22 millions à plus de 130 millions. Est-ce que ça veut dire prendre plus de risques ?

Contrairement à plusieurs investisseurs privés, on a un mandat de développement économique, alors oui, on est prêts à prendre plus de risques, mais on emmène des partenaires avec nous.

Bicha Ngo, première vice-présidente exécutive, placements privés, d’Investissement Québec

Être deux fois plus gros ne signifie pas être deux fois plus rentable, répond la vice-présidente d’Investissement Québec au sujet de la performance de l’organisation pour l’année qui s’achève.

Les résultats d’Investissement Québec pour l’exercice qui se termine le 31 mars ne seront pas connus avant le mois de juin, mais déjà, Bicha Ngo réduit les attentes. Le ralentissement de l’économie et la chute des marchés boursiers auront un impact, dit-elle.

Se préparer au pire

La réorganisation d’Investissement Québec avait entre autres objectifs de développer le placement privé. « Notre rôle est de faire émerger des fleurons », dit Alex Laverdière, directeur principal, capital de risque.

Il donne l’exemple de Hopper, une entreprise de Montréal qui a développé des applications de voyage et qui a dû se réinventer avec la pandémie. Investissement Québec l’a aidée à réaliser un pivot, dit-il, en ajoutant que l’entreprise est maintenant valorisée à 5 milliards.

L’économie ralentit, les sources de capitaux se tarissent et Investissement Québec s’attend à être plus occupé que jamais.

C’est un contexte nouveau pour beaucoup d’entreprises, note Alex Laverdière. L’accompagnement devient encore plus important, selon lui.

Les capitaux sont moins disponibles et chaque investisseur essaie de protéger son portefeuille. Nous, on veut continuer la croissance.

Alex Laverdière, directeur principal, capital de risque, d’Investissement Québec

Cela dit, « il faut s’attendre au pire des scénarios », dit-il. Ça veut dire bâtir des plans pour passer au travers des conditions difficiles et avoir des options pour ne pas devenir des proies si les valorisations baissent, explique-t-il. « Personne d’autre ne joue ce rôle-là. »