Les consommateurs canadiens réduisent leurs dépenses en raison de la hausse des prix et des taux d’intérêt élevés, qui semblent avoir une incidence sur les ventes au détail.

Les ventes au détail ont diminué de 0,2 % pour se chiffrer à 66,3 milliards en février, en raison d’une baisse des dépenses dans les magasins de marchandises diverses, les stations-service et les marchands de combustibles, a indiqué Statistique Canada vendredi.

En outre, l’agence fédérale a indiqué que ses données préliminaires pour le mois de mars laissaient entrevoir un déclin de 1,4 %, même si elle a rappelé que ces chiffres seraient révisés d’ici leur publication officielle le mois prochain.

« Nous commençons à voir les consommateurs se serrer la ceinture », a déclaré Bruce Winder, analyste du commerce de détail. « Les consommateurs canadiens sont incroyablement prudents en ce moment. »

Des économistes ont mis en garde contre le décalage entre la hausse des prix et les taux d’intérêt élevés et leur effet sur l’économie. Bien que la Banque du Canada ait maintenu son taux d’intérêt directeur à 4,50 % lors de sa dernière décision, ce taux était de 0,25 % au début de l’année 2022.

« Il est clair que le comportement des consommateurs en matière de dépenses a été affecté par la hausse rapide des taux d’intérêt, même si l’économie dans son ensemble a généralement dépassé les attentes », a observé Andrew Grantham, économiste principal chez Marchés des capitaux CIBC, dans une note à l’intention de ses clients.

Néanmoins, le ralentissement des dépenses de consommation pourrait contribuer à réduire encore davantage l’inflation, a-t-il ajouté.

« Ce ralentissement des dépenses devrait aider à maîtriser l’inflation des prix des biens [en supposant que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement ne s’aggravent pas à nouveau], ce qui permettrait à la Banque du Canada de rester immobile pour le reste de l’année avant que les réductions graduelles ne commencent au début de 2024 », a fait valoir M. Grantham.

L’inflation annuelle au Canada a chuté à 4,3 % en mars, mais les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 9,7 % d’une année à l’autre, a indiqué mardi Statistique Canada.

Pour le mois de février, les ventes au détail ont reculé dans quatre des neuf sous-secteurs, celles des stations-service et marchands de combustibles ayant chuté de 5,0 % pendant que celles des détaillants de marchandises diverses ont lâché 1,6 %.

Entre-temps, les ventes de véhicules automobiles et de leurs pièces ont grimpé de 0,9 % en février.

Les ventes au détail de base, qui excluent les stations-service et les concessionnaires de véhicules automobiles, ont augmenté de 0,1 %, soutenues par un gain de 4,4 % des ventes de vêtements, d’accessoires vestimentaires, de chaussures, de bijouterie, de bagages et de maroquinerie.

« Les consommateurs choisissent les domaines dans lesquels ils réduisent leurs dépenses, a souligné M. Winder. De plus en plus d’entreprises incitent discrètement leurs employés à retourner au bureau, ce qui pourrait favoriser les dépenses dans certains secteurs. »

Exprimées en volume, les ventes au détail d’ensemble ont reculé de 0,7 % en février.