(Niigata) Pousser les négociations sur la dette américaine à leurs limites est dangereux en soi pour l’économie, a prévenu jeudi la secrétaire au Trésor Janet Yellen, alors que l’ancien président Donald Trump a appelé les républicains à agiter la menace d’un défaut de paiement du pays.

Démocrates et républicains au Congrès n’arrivent pas pour l’heure à s’entendre sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, et une impasse prolongée pourrait entraîner un défaut de paiement des États-Unis dès cet été, ce qui serait du jamais vu.

Le simple fait de flirter avec une telle situation peut « entraîner des coûts économiques importants », a averti Mme Yellen lors d’une conférence de presse à Niigata (centre du Japon) où se tient de jeudi à samedi une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7.

« Comme nous l’avons déjà appris en 2011, la simple menace d’un défaut peut mener à une dégradation de notre note financière et à un affaiblissement de la confiance des consommateurs », avec des hausses des taux d’intérêt sur des crédits, a-t-elle ajouté.

Un défaut de paiement produirait quant à lui une « catastrophe économique et financière » aux États-Unis, avec des répercussions mondiales, a-t-elle aussi rappelé, en écho à des déclarations similaires de sa part et de la Maison-Blanche ces derniers jours.

Quelques heures avant les propos de Mme Yellen au Japon, Donald Trump, qui cherche à se faire réélire à la présidence des États-Unis en 2024, a lui exhorté les élus républicains à provoquer un défaut de paiement à moins d’obtenir des démocrates des coupes budgétaires « massives ».

Le président américain Joe Biden a pour l’instant exclu de négocier des coupes budgétaires et a accusé les républicains de tenir l’économie en « otage ».

« Il n’y a aucune bonne raison de générer nous-mêmes une crise », a encore insisté jeudi Mme Yellen, rappelant que le Congrès américain avait déjà relevé ou suspendu environ 80 fois le plafond de la dette depuis 1960.

« Faire défaut sur notre dette affecterait tellement les États-Unis et l’économie mondiale que je pense que cela devrait être considéré par tous comme quelque chose d’impensable », a encore estimé Mme Yellen, invitée par l’AFP à réagir directement aux propos de M. Trump.

Tous les responsables du Congrès qui se sont réunis mardi étaient d’accord sur ce point, c’est pourquoi « j’ai bon espoir que les différences pourront être surmontées et que le plafond de la dette sera levé », a-t-elle ajouté.