Malgré la hausse du taux de chômage au Canada comme au Québec en juin, le marché du travail reste assez solide pour que la Banque du Canada augmente une nouvelle fois son taux directeur la semaine prochaine.

Après une perte de 17 300 emplois en mai, le marché du travail a rebondi en juin en ajoutant 60 000 emplois, ce qui est trois fois plus que ce qui était attendu par les économistes.

Cette reprise du marché du travail « garantit pratiquement une hausse du taux directeur en juillet », estime Marc Desormeaux, économiste de Desjardins.

Malgré le rebond de l’emploi, le taux de chômage est passé de 5,2 % à 5,4 % au Canada, son niveau le plus élevé depuis février 2022. Cette hausse reflète l’augmentation du bassin de travailleurs due à la forte immigration.

« En juin, la population âgée de 15 ans et plus a augmenté d’un nombre record de 84 000 », soulignent les économistes de la Banque Nationale. L’augmentation du nombre d’emplois (+ 0,3 %) n’a pas suffi à absorber l’augmentation du nombre de travailleurs disponibles (+ 0,5 %).

Le Québec a pour sa part perdu 8400 emplois, surtout dans le secteur public, et son taux de chômage a grimpé de 4 % en mai à 4,4 % en juin.

Le mois dernier, le Québec avait affiché une augmentation de 1600 emplois. Le marché du travail reste serré au Québec, mais la pression baisse, selon l’Institut du Québec. Depuis janvier, le Québec a perdu 13 400 emplois et la croissance des salaires, qui augmentaient à un rythme supérieur à l’inflation depuis le début de l’année, a ralenti de 5,4 % en mai à 4,2 % en juin.

Le bilan de l’emploi de juin est le dernier avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, attendue le 12 juillet. La plupart des économistes prédisent à une hausse de 25 points de base qui portera le taux directeur à 5 %.

Les salaires se modèrent

La rare note encourageante pour la banque centrale est que les salaires augmentent moins vite. La hausse du salaire horaire moyen, qui dépassait les 5 % depuis quatre mois, a ralenti à 4,2 % en juin. Il s’agit de sa plus faible progression depuis mai 2022.

À 4,2 %, la hausse du salaire horaire moyen reste tout de même deux fois plus élevée que la cible d’inflation de la Banque du Canada, qui est de 2 %. D’une année à l’autre toutefois, la décélération des salaires est plus notable, à 3,9 %.

Montréal, devant Toronto et Vancouver

Le chômage a augmenté dans la région métropolitaine de Montréal en juin. Le taux de chômage est passé de 3,9 % en mai à 4,7 %. Malgré cette augmentation, le taux de chômage à Montréal reste plus bas que dans les autres grandes villes canadiennes. Toronto affiche un taux de chômage de 6,3 %, en baisse de 0,2 %. À Vancouver, le taux de chômage est passé de 4,9 % en mai à 5,7 % en juin.

Des emplois surtout à temps plein

Les emplois qui s’ajoutent en juin au Canada sont surtout des emplois à temps plein, et dans le secteur privé. Les secteurs qui ont gagné des emplois sont l’industrie manufacturière, la foresterie, le commerce de détail et les soins de santé. Ceux qui en ont perdu sont la construction, l’agriculture et les services publics.

Les gains d’emplois sont concentrés en Ontario (+ 59 000) et en Alberta (+ 11 000) tandis que les pertes sont surtout au Québec (- 8200) et en Colombie-Britannique
(- 3000).