Tel que pressenti dans les milieux financiers, la Banque du Canada rehausse encore son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage, ou 0,25 %, pour le porter à 5 %, le niveau le plus élevé depuis le printemps 2001.

La vaste majorité des économistes et des analystes financiers s’attendait à cette décision, puisque l’économie canadienne continue de démontrer plus de vigueur que prévu.

Selon la banque centrale, cette nouvelle hausse des taux d’intérêt est nécessaire en raison de la vigueur de la demande et les fortes pressions inflationnistes dans l’économie.

« La robustesse de la demande et les tensions sur les marchés du travail entraînent des pressions inflationnistes persistantes dans le secteur des services », indique la Banque du Canada dans son énoncé de politique monétaire, publié mercredi matin.

La banque centrale considère aussi qu’il faudrait plus de temps que prévu avant que l’inflation ne renoue avec sa cible de 2 %,

Elle s’attend maintenant à ce que l’inflation stagne autour de 3 % pendant toute la prochaine année, avant de baisser graduellement et atteindre 2 % au milieu de 2025.

L’inflation a ralenti en mai à 3,4 % après un sommet à 8,1 % atteint il y a un an, à l’été 2022. Il s’agit d’une « bonne nouvelle » selon la Banque du Canada, même si elle note que « les pressions sous-jacentes qui s’exercent sur les prix semblent plus persistantes qu’anticipées ».

Pour lutter contre l’inflation, la banque centrale a déjà rehaussé son taux directeur à dix reprises depuis mars 2022.

Le mois dernier, en juin, elle avait procédé à une nouvelle hausse de 0,25 point pour atteindre 4,75 %.

Cette hausse un peu surprise est survenue trois mois après que la Banque du Canada ait été la première grande banque centrale des économies développées à marquer une pause dans ses hausses de taux.

Pour la suite, la Banque du Canada n’a pas donné mercredi d’indications quant à sa prochaine décision de taux d’intérêt, attendue en début septembre. Tout au plus, elle affirme sa détermination « à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne ».

Entre-temps, dans la mise à jour de ses perspectives économiques, la Banque du Canada s’attend à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’économie canadienne avoisine 1 % en moyenne durant la seconde moitié de 2023 et la première moitié de 2024. La croissance du PIB devrait ensuite réaccélérer au deuxième semestre de 2024.

Dans ces projections, la Banque du Canada prend en compte les effets des taux d’intérêt plus élevés sur les dépenses des ménages et les investissements des entreprises pour expliquer ce ralentissement de la croissance économique.

– Avec La Presse Canadienne