(New York) La Bourse de New York a flanché mardi, inquiète des signes de faiblesses de l’économie chinoise, mais aussi soucieuse pour la stabilité financière des banques américaines.

L’indice Dow Jones a cédé 1,02 % à 34 946,39 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a perdu 1,14 % à 13 631,05 points et l’indice élargi S&P 500 a rendu 1,16 % à 4437,86 points.

Le principal indice boursier canadien a cédé près de 400 points, soit près de 2 %, en raison d’une faiblesse généralisée.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a clôturé en baisse de 390,75 points à 19 899,79 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,17 cents US, en baisse par rapport à celui de 74,29 cents US lundi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a rendu 1,52 $ US à 80,99 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a perdu 14 cents US à 2,66 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a plongé de 8,80 $ US à 1935,20 $ US l’once et celui du cuivre s’est déprécié 6 cents US à 3,67 $ US la livre.

L’indice VIX, ou indice dit « de la peur » parce qu’il mesure la volatilité des cours, a fait un bond de 10 % à 16 points.

Les actions américaines « ont été lestées par les inquiétudes grandissantes quant au fait que la Chine est dans un état bien pire qu’on ne le pensait précédemment », a jugé Edward Moya, analyste chez Oanda.

La banque centrale chinoise a abaissé son taux de référence à 2,50 % pour favoriser les crédits alors que la croissance de la production industrielle a marqué le pas et que les ventes au détail n’ont augmenté que de 2,5 % sur un an en juillet, bien moins que prévu.

Aux États-Unis, la bonne santé du consommateur a été une surprise avec une hausse des ventes au détail en juillet de 0,7 % contre +0,4 % prévu sur le mois et de 3,2 % sur un an.

Mais cette bonne nouvelle est à double tranchant. « Un consommateur en bonne santé est censé mener à un atterrissage en douceur de l’économie, mais une trop grande résilience des consommateurs va inciter la Fed à maintenir les taux plus élevés plus longtemps », a nuancé l’analyste d’Oanda.

En outre, sur le front de l’inflation, les prix à l’importation ont grimpé de 0,4 % en juillet, la plus forte hausse en plus d’un mois, tirés par la hausse des coûts de l’énergie.

À ces éléments macro-économiques se sont ajoutés les commentaires d’un analyste de l’agence de notation Fitch qui a provoqué une nette aversion pour le risque chez les investisseurs.

Sur la chaîne financière CNBC, Chris Wolfe de Fitch a rappelé que l’agence de notation avait révisé négativement fin juin son avis sur la santé générale du secteur financier sans que cela ait été vraiment remarqué.

Mais si cette note générale devait être abaissée, « cela conduirait à un recalibrage des baromètres financiers et se traduirait probablement par des dégradations de notes » individuelles des banques, a affirmé cet analyste.

Le 9 août dernier, Moody’s avait par ailleurs déjà dégradé la note d’une dizaine de banques régionales.

« La dégradation de la note de l’industrie en général obligerait en effet Fitch à rétrograder diverses banques, car les notes des banques ne peuvent pas être supérieures à la note de l’industrie », a aussi expliqué José Torres, économiste pour Interactive Brokers.

Avec l’énergie (-2,44 %), le secteur bancaire (-1,91 %) est celui qui a mené le train de la baisse des actions à Wall Street.

JP Morgan a perdu 2,59 %, Goldman Sachs a lâché 1,67 % et Bank of America a chuté de 3,22 %.

Les banques régionales, à l’origine de la crise bancaire de mars dernier, ont aussi perdu de l’altitude comme PacWest Bancorp (-3,71 %), Western Alliance (-4,12 %) et Zions Bancorporation (-4,49 %).

Ailleurs, le géant de la quincaillerie Home Depot a conclu en hausse de 0,66 % après avoir annoncé des résultats très légèrement supérieurs aux prévisions au deuxième trimestre faisant état malgré tout de ventes en recul de 2 % et d’un bénéfice net en repli de 9,9 %.  

L’enseigne, qui avait abaissé ses prévisions annuelles au trimestre précédent, les a confirmées cette fois-ci tout en notant que les consommateurs étaient plus réticents à faire de grosses dépenses pour des achats de biens durables ou projets de rénovation.

Nouveau venu à Wall Street, le constructeur vietnamien de véhicules électriques VinFast est entré en trombe sur le NASDAQ.

VinFast a fusionné avec une SPAC, une société cotée dont la vocation est de permettre à une société d’entrer plus facilement en Bourse.

Coté à l’ouverture à 22 dollars, le titre VinFast, dont le symbole boursier est VFS, a grimpé de 68,45 % à 37 dollars.

Avec La Presse Canadienne